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dustrie minérale, tel est le plan d’un ensemble d’études qui a pour préambule naturel, nous l’avons dit, l’examen succinct de la législation souterraine[1].

S’il est impossible d’indiquer, même approximativement, la valeur totale créée par toutes les branches, sans exception, de l’industrie soumise à cette législation, il est du moins facile, au moyen du dernier résumé des travaux statistiques de l’administration des. mines, de donner par quelques chiffres une idée de l’importance actuelle de la propriété souterraine, à l’exploitation de laquelle 180,000 ouvriers environ sont occupés en France.

Il n’y a, d’après les derniers documens officiels, que vingt-sept de nos départemens qui soient dépourvus de mines. Tous les autres contiennent au moins du minerai de fer utilement exploitable. Quarante-cinq renferment des mines de charbon. Sur les 79,585,200 quintaux de houille consommés par la France en 1852, 49,039,258 ont été produits par les mines nationales, et représentent une valeur de 46,751,806 francs. Ces mines avaient employé 35,381 ouvriers, dont les salaires se montaient à 19,874,688 francs[2].

L’extraction du minerai de fer avait produit, à l’époque où nous place le dernier résumé administratif, 20,806,334 quintaux métriques, évalués à 7,717,046 francs; elle avait donné du travail à 11,611 ouvriers, qui avaient gagné ensemble 4,203,455 francs.

La production du sel, sans distinction d’origine, n’atteignait qu’à 4,280,876 quintaux métriques, dont la valeur totale était de 7,833,099 francs; le nombre d’ouvriers occupés était de 15,864.

En groupant quelques-uns de ces chiffres, on peut vérifier immédiatement ce que nous avons dit du caractère particulier de la richesse minérale de la France. L’exploitation du charbon minéral, du minerai de fer et du sel crée une valeur totale de 62,301,951 fr. et occupe 62,856 ouvriers. Quant aux mines de métaux autres que le fer, elles donnent les résultats suivans : 2,103 ouvriers seule-

  1. Je laisse à dessein de côté ici deux classes légales d’exploitations minérales : les minières, dont j’aurai naturellement l’occasion de parler en m’occupant de l’industrie du fer, et les carrières, dont il y a peu de chose à dire.
  2. Je dois faire observer que l’importance réelle de notre production houillère est très désavantageusement représentée par ces chiffres. En attendant de nouveaux renseignemens de l’administration des mines, dont les publications devraient se faire, il faut bien le dire, à des intervalles plus rapprochés, je puise du moins, dans les documens publiés par l’administration des douanes et dans une appréciation récente du comité des houillères françaises, la certitude qu’en ce qui concerne le combustible minéral, le chiffre de la consommation française ne tardera point à être le double de celui qu’on vient de lire. En effet, les chiffres officiels de l’importation étrangère en 1856 montrent qu’elle a été de 49,522,145 quintaux métriques, et, pour cette même année, notre production est évaluée à 65 millions de quintaux métriques environ.