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de banque ne s’est accrue que de 75,904 liv. st. sur 30,925,123[1]; ce serait, en moyenne, par an la somme insignifiante de 7,590 liv. st. seulement, ou la proportion de 1 sur 4,000 : progression pour ainsi dire imperceptible à côté de celle de la population, et surtout de celle des affaires telle que celle-ci est accusée par le tableau des importations et celui des exportations[2].

Voici un autre fait qui est bien propre à montrer jusqu’à quel point le perfectionnement des institutions commerciales permet aux affaires de s’agrandir sans qu’il y faille un surplus de numéraire métallique, ou de numéraire quelconque du genre des billets de banque. Le Clearing-House (maison de liquidation) de Londres est, comme l’indique son nom, un établissement où viennent se liquider chaque jour les comptes des particuliers, commerçans ou autres, par l’intermédiaire de leurs banquiers. Déjà en 1839 cet établissement était efficace à ce point que, pour une liquidation annuelle de 950 millions sterl. (24 milliards de fr. environ) ou une quotidienne de 3 millions sterling (75 millions de fr.), il suffisait chaque jour en moyenne de 200,000 liv. st. en souverains ou plutôt en billets de banque. Aujourd’hui, avec une masse de comptes montant pour le moins à 1 milliard sterling 1/2, sinon à 2 milliards (37 milliards de francs à 50 milliards), on en est venu à se passer complètement même de billets de banque. Tout se termine par des viremens à la Banque d’Angleterre.

Ce n’est pas à dire que partout, à mesure que la population augmente, il ne faille pas plus de monnaie pour les transactions, autres que celles du négoce proprement dit, qui se passent dans la vie civile, pour les achats au détail par exemple, pour les salaires et pour mille menus paiemens. Cette influence du chiffre de la popu-

  1. En 1846, la circulation moyenne de la Grande-Bretagne en billets de banque a été de 30,925,123 liv. sterl., savoir :
    Billets de la Banque d’Angleterre 20,786,500 l. st.
    — des autres banques de l’Angleterre et du pays de Galles. 7,645,855
    — de l’Ecosse 2,492,768
    Total égal 30,925,123 l. s.

    En 1856, cette circulation moyenne a été de 31,001,027 liv. sterl., savoir :

    Billets de la Banque d’Angleterre 20,083,000 l. st.
    — des autres banques de l’Angleterre et du pays de Galles 6,756,872
    — de l’Écosse 4,161,153
    Total égal 31,001,027 l. st.
  2. En 1842, la valeur des exportations du royaume-uni en objets de provenance nationale a été de 47,285,000 liv. sterl. En 1856, elle était montée à 115,891,000 liv. st. Le mouvement des importations ne s’est pas moins développé.