Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 11.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 août 1857.

La session du parlement d’Angleterre vient de se clore ; elle s’est terminée sans bruit au milieu des plus sérieux événemens. Élu, il y a quelques mois, sous l’influence de la guerre qui venait d’éclater en Chine et qui avait provoqué contre le gouvernement des récriminations amères, ce parlement, bien que formé d’élémens en majorité favorables au ministère, semblait destiné à voir se renouveler les luttes qui avaient motivé l’hiver passé la dissolution de la chambre des communes. Il n’en a rien été, tout a prodigieusement changé depuis les élections dernières. Lord Palmerston a pu exercer en paix le pouvoir, devenu d’ailleurs peu enviable dans les circonstances actuelles. Peu de discussions à fond se sont engagées dans le parlement, du moins au sujet des affaires étrangères. La majorité des chambres a laissé toute liberté d’action au gouvernement. L’opposition elle-même s’est tenue dans une grande réserve, comme si la gravité des conjonctures pesait sur tous les esprits. Tout s’est borné jusqu’au dernier moment à quelques conversations rapides et contenues par un singulier sentiment de prudence, de sorte que le parlement a pris ses vacances l’autre jour, sachant à peu près ce que tout le monde sait, au lendemain de la récente crise diplomatique de Constantinople et en présence des affaires de l’Inde, dont l’émouvant intérêt ne fait que s’accroître. Ce sont les deux points principaux de la politique actuelle signalés dans le discours royal qui a mis fin aux travaux des chambres. Le langage de la reine est bref et réservé. Les derniers incidens qui ont eu lieu à Constantinople sont passés sous silence ; la souveraine de l’Angleterre exprime seulement la confiance de voir les stipulations du traité de Paris arriver prochainement à leur entière exécution par l’accord de toutes les puissances. Les paroles relatives à l’Inde ne sont pas plus explicites, tout en étant graves et tristes ; elles laissent voir le sentiment de préoccupation qu’inspirent au gouvernement anglais la situation de l’empire