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encore davantage le travail et provoquent la hausse des salaires. Le taux des salaires en effet est déterminé par le montant des capitaux disponibles rapproché du nombre des ouvriers.

Dans ce mouvement de progrès, qui cependant économise à un si haut degré le travail humain et semble au premier abord devoir en rendre superflue une certaine quantité, les bras des ouvriers trouvent un emploi de plus en plus étendu, et les populations ouvrières peuvent se multiplier sans cesser d’être pleinement occupées. Tout le monde sait, et c’est pourquoi je suis presque honteux de le répéter ici, que les perfectionnemens de l’industrie, l’emploi des machines et des méthodes perfectionnées, au lieu d’enlever du travail aux populations, donnent un débouché de plus en plus large à la main-d’œuvre. C’est un fait d’observation qui traîne dans tous les recueils, qu’Il y a cent fois plus de personnes employées dans les imprimeries aujourd’hui qu’il n’y avait de copistes avant l’immortelle découverte de Guttenberg. Antérieurement à l’invention du métier à filer et des autres appareils ingénieux qu’emploie l’industrie du coton, on estimait que la Grande-Bretagne occupait, pour la filature et le tissage de ce textile, 7,900 personnes ; vingt ans après, c’était déjà 350,000. Aujourd’hui l’industrie cotonnière, avec ses accessoires, fait travailler dans la Grande-Bretagne quinze cent mille ouvriers peut-être, sinon bien davantage, et les entretient convenablement avec leurs familles. Les chemins de fer, qui semblaient devoir prendre la place des chevaux et supprimer une multitude de rouliers et de messagistes, et à l’égard desquels les propriétaires producteurs de fourrages exprimaient à l’origine de vives alarmes, font vivre aujourd’hui directement ou indirectement deux fois autant de personnes et de bêtes que l’organisation antérieure du transport des marchandises et des hommes. Le secret de cette multiplication du travail et des emplois réside dans l’abaissement de prix que le perfectionnement des procédés fait éprouver aux marchandises et aux services, et dans l’extension qui s’ensuit pour la consommation ou l’usage.

Le but que doivent poursuivre une philanthropie éclairée et une politique populaire digne de ce nom, c’est d’activer et non pas de ralentir ce progrès de l’industrie, qui traîne à sa suite l’abondance, le bon marché, les gros salaires. C’est par là, et non par de creuses paroles sur nos pauvres ouvriers, comme je regrette d’en lire dans le nouveau manifeste prohibitioniste, qu’on élèvera le niveau de l’existence des populations, et qu’on leur donnera le bien-être dont elles ont soif, le bien-être qu’elles méritent par leur patience et leur application au travail.

Avec la prohibition, par cela même qu’elle arrête le perfectionnement