dans les présidences où un seul officier remplit les doubles fonctions de magistrat et de collecteur, les deux départemens demeurent entièrement séparés. Les bureaux d’un magistrat de district se composent d’un chef de bureau (sheristadar) qui a sous sa direction les commis et répond de la bonne tenue des registres, d’un shérif (nazir) qui garde les accusés et fait exécuter les sentences rendues, d’un greffier qui conserve les documens judiciaires. Viennent ensuite dix ou douze commis qui prennent les dépositions des témoins, tiennent la correspondance, et une vingtaine de garçons de bureau (chuprassees), chargés de faire la police des audiences, de porter les messages du magistrat, etc. Les bureaux du collectorat sont à peu près organisés sur le même pied[1] ; ils comptent de plus un département spécial, avec une demi-douzaine de commis qui tiennent les comptes du trésor public en anglais. C’est au reste en cette langue que le magistrat et le collecteur correspondent avec l’autorité supérieure. À ce personnel administratif il faut joindre celui des sous-agences du revenu, disséminées dans le pays, et dont il se trouve douze ou quinze par district, un nombre considérable d’employés attachés aux départemens spéciaux de la police, du sel, de l’opium, des douanes, si bien que l’on peut représenter par les chiffres suivans les diverses classes d’employés qui appartiennent au service public dans le Bengale, les provinces nord-ouest, les provinces d’Assam, de Tennasserim.
- ↑ Les choses de l’Inde sont si peu connues en Europe, que l’on nous excusera sans doute de passer ici rapidement en revue le personnel des bureaux d’un collecteur. Ces bureaux sont au nombre de sept. Les deux premiers forment une sorte de secrétariat, le troisième est celui du trésor; le quatrième exécute les ordres judiciaires; le cinquième dirige les affaires de peu d’importance qui ne demandent qu’une décision sommaire du collecteur; le sixième garde les archives; le septième est le bureau anglais. Or dans le premier bureau nous trouvons sept employés, le chef (sheristadar) à 50 roupies par mois, le secrétaire ou lecteur (meer-muonshee) à 40 r., deux gardiens de papiers à 20 et 15 r., trois assistans à 10 r. Dans le second bureau figure un teneur de comptes (head muhureer) recevant 19 r. par mois, deux assistans du teneur de comptes à 15 r., un employé chargé de préparer les warrants à 10 r., un gardien du registre des propriétés (towjee noris) à 19 r., deux assistans du towjee novis à 10 r., un employé chargé de garder les correspondances à 17 r. Le bureau du trésor compte un chef de la comptabilité à 60 r. par mois, un gardien du registre des reçus à 8 r., un assistant de ce gardien à 6 r., un employé pour la tenue des comptes du timbre et des papiers de la compagnie à 8 r., un autre qui enregistre les billets de banque à 8 r., deux employés qui examinent les roupies et reçoivent chacun 7 r. par mois. Le bureau d’exécution des ordres judiciaires se compose d’un nazir (shérif) à 10 r. par mois, et de son assistant à 7 r.; le bureau des petites affaires, d’un directeur à 40 r. et de deux assistans à 10 r. Les archives comptent deux gardiens à 30 r., deux premiers assistans à 10 r., deux sous-assistans à 7 r. 1/2. Dans le bureau anglais, nous trouvons un chef de bureau à 62 r., un commis pour la tenue des comptes à 41 r., un commis pour l’enregistrement des lettres à 35 r., un commis assistant à 30 r. et deux copistes à 20 r.