Je préfère mon mintann[1].
Ah! ah! quel esprit original!
Ce qu’il dit là est plus profond qu’on ne le croirait d’abord,
C’est l’ingénuité de l’enfance jointe à la sagacité de l’âge mûr.
Que ne doit-on pas attendre d’un pareil début !
En sortant de l’enfance, il vous faut une femme. Votre père, qui songe à prévenir tous vos vœux, vous a choisi une compagne, et dans quelques jours vous serez l’heureux époux de la fille de mon honorable ami Hamid-Bey.
Une femme! un harem! J’aurai un harem à moi! Combien de femmes y mettrai-je?
Je viens de vous annoncer que vous épousiez la fille de mon honorable ami Hamid-Bey.
J’ai entendu; mais si je possède un harem, ce n’est pas pour n’y garder qu’une seule femme.
Vous en aurez une d’abord.
Vous en avez bien quatre.
Rien ne s’oppose à ce que dans la suite vous ne suiviez mon exemple; mais il y a un commencement à tout. Quatre ! c’est le chiffre indiqué par notre bienheureux prophète. (Il soupire.) Mais nous n’avons pas à nous occuper maintenant de ce que vous ferez dans la suite des temps. Je vous parle de ce qui va avoir lieu dans quelques jours. Vous épouserez la fille de mon honorable ami, je composerai votre maison, j’achèterai un nombre convenable d’esclaves des deux sexes pour vous et pour votre femme, après quoi vous partirez avec elle pour votre nouvelle résidence.
Partir?... Hum!... Et quel âge a la femme que vous me destinez
Elle vient d’entrer dans sa treizième année.
Est-elle grande? Je n’aime pas les grandes femmes.
Son excellence a le goût délicat. Rassurez-vous, noble Halil, votre future ne vous déplaira pas.
- ↑ Veste ronde.
