Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 5.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HAMID-BEY, bas à Ahmet-Effendi.

Chacun sait qu’il était palefrenier de Raouf-Pacha.

AHMET-EFFENDI, à Hamid-Bey.

Cela fait pitié.

ERJEB-PACHA.

Quant à vous, Hamid-Bey, vous vous êtes occupé spécialement de routes, de canaux et de constructions ?

HAMID-BEY.

Oui, excellence. L’architecture a toujours été mon occupation favorite. Ah ! c’est une bien belle science. Que de choses il reste à faire dans un pays comme le nôtre !

ERJEB-PACHA.

Le portefeuille des travaux publics vous conviendrait-il ?

HAMID-BEY.

Si votre excellence me jugeait digne de tant d’honneur, son indulgence m’inspirerait du courage.

AHMET-EFFENDI, bas à Ali-Bey.

L’avez-vous vu porter les pierres lorsqu’on construisait la caserne des chevau-légers ?

ALI-BEY, bas à Ahmet-Effendi.

Je crois bien.

ERJEB-PACHA.

A votre tour, Osman-Aga. Si je ne me trompe, vous possédez de hautes connaissances financières. N’avez-vous pas été dans une maison de banque ?

OSMAN-AGA.

Votre excellence n’oublie rien.

ERJEB-PACHA.

Vous sentiriez-vous de force à administrer les finances de l’état ?

OSMAN-AGA.

Avec la protection de votre excellence, il n’est rien que je ne fusse prêt à entreprendre.

HAMID-BEY, bas à Ali-Bey.

Il était garçon de caisse chez ce riche Arménien.

ALI-BEY, bas à Hamid-Bey.

Je m’en souviens comme d’hier.

ERJEB-PACHA.

Voici mon système à moi : m’entourer d’hommes spéciaux, et employer leurs connaissances au bien de l’état et à ma propre gloire. De cette façon, on peut conduire du bout du doigt l’administration tout entière, quelque vaste et compliquée qu’elle soit. Mais à présent que l’affaire la plus grave a été traitée entre nous à la satisfaction générale, je l’espère (Tous s’inclinent profondément), passons à la seconde question qui me concerne plus spécialement. Vous savez que j’ai adopté mon neveu. Il est près d’atteindre sa dix-septième année. Sa santé délicate l’a retenu jusqu’à ce jour dans l’enceinte du harem, où les soins maternels lui étaient prodigués. Grâces en soient rendues à Dieu ! le voilà aujourd’hui parvenu à l’âge de puberté, et prêt à accomplir les desseins que j’ai formés pour lui. Hamid-Bey, je réclame en son nom la