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DES
CONTROVERSES RELIGIEUSES
EN ANGLETERRE

L’UNITAIRIANISME


I.

Il n’appartient à personne de nier l’existence de la vérité, et il n’appartient qu’aux sceptiques de nier que la vérité puisse être connue sur la terre ; mais dès que nous avons quelque idée de la vérité, nous la concevons comme absolue, c’est-à-dire comme indépendante en soi de la manière dont nous en obtenons et du degré auquel nous en portons la connaissance. Quand on parle de vérités universelles, on entend des choses vraies dans tous les lieux et dans tous les temps ; même inconnues, ce sont des vérités encore. Nul doute que l’homme ne sache qu’il y a de telles vérités et qu’il n’en connaisse quelques-unes. On est dans l’usage, et avec raison, de citer pour exemple les vérités mathématiques. Il en est certainement de même des règles de la logique. Je ne doute pas davantage qu’il en soit de même encore des principes de la morale, et les vérités fondamentales de la religion ont assurément les mêmes caractères.

Mais il ne suit pas de là que nous ayons de toutes ces sortes de vérités une connaissance complète, une parfaite connaissance, absolue comme elles-mêmes. Dès que nous cherchons à les détermi-