et le nombre des agens de cette œuvre générale des missions protestantes anglaises se sont notablement accrus.
C’était l’une des plus considérables et des plus actives entre ces associations pieuses, la Société des Missions de Londres, qui avait envoyé dans l’île de Taïti ses missionnaires. Ils y résidaient depuis longtemps, travaillant avec ardeur à la conversion et à la civilisation des indigènes. Je dis à la civilisation comme à la conversion. Quand les jésuites s’établirent au Paraguay, ils ne se contentèrent pas de prêcher et de convertir ; ils s’appliquèrent à civiliser le nouveau peuple chrétien en le gouvernant. En dépit des dissidences profondes et probablement aussi de l’antipathie qui les séparent des jésuites, les missionnaires protestans ont avec eux, au point de vue social, une remarquable analogie. En portant le christianisme chez les Indiens du Paraguay, les jésuites n’y vinrent pas en simples apôtres, uniquement préoccupés de planter la croix et de semer la parole divine dans un monde idolâtre ; c’était une société organisée, un essaim d’une congrégation ailleurs ancienne et puissante, une grande famille religieuse, selon leur propre langage, qui se transportait au milieu des peuplades sauvages pour les faire vivre sous la loi d’une autorité chrétienne, en même temps qu’elle leur prêchait la foi chrétienne. Avec dès principes très divers, les missions protestantes ont un semblable caractère : ce ne sont pas non plus des individus isolés, exclusivement voués à l’œuvre de l’apostolat chrétien ; ce sont des familles chrétiennes qui vont vivre au milieu des païens, et leur enseigner, avec l’autorité de l’exemple comme de la parole, les mœurs chrétiennes, les vertus domestiques chrétiennes, la civilisation chrétienne telle qu’elle s’est développée dans leur