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L’ALLEMAGNE
PENDANT
LE CONGRÈS DE PARIS

II.
L’ALLEMAGNE LITTÉRAIRE.

L’histoire littéraire d’un peuple est toujours étroitement unie à l’histoire de sa vie politique. Après avoir dit quelle était, en face du traité de Paris, la situation des divers gouvernemens de l’Allemagne, tracer d’après le même ordre le tableau littéraire des différens états de la confédération, ce serait s’exposer à des répétitions inévitables[1]. A quoi bon interroger à Berlin et à Dresde, à Vienne et à Munich, le développement particulier de la philosophie, de l’histoire et de la poésie ? Cette comparaison des forces morales de chaque pays était comprise déjà dans la comparaison de leurs destinées politiques. Puisque l’unité allemande, cette unité si vivement et si inutilement poursuivie sur le terrain des faits, existe enfin depuis Lessing et Goethe dans le domaine de la pensée et de l’art, il est plus conforme à la nature des choses de considérer l’Allemagne comme un seul et même théâtre, afin d’y étudier les différens genres qui composent l’ensemble du travail littéraire. Au lieu de suivre les divisions matérielles de l’histoire et de la géographie, je suivrai les divisions abstraites de la pensée. Je ne voyagerai plus de Berlin à Vienne, ni

  1. Voyez l’Allemagne politique dans la Revue du 1er juillet.