ou bien à l’ouest, on reconnaissait des pressions barométriques moindres, et qui diminuaient d’autant plus que l’on s’écartait davantage.
Il est donc prouvé que le 12 novembre à midi la pression atmosphérique avait atteint un maximum sur toute l’étendue de l’immense ligne que nous venons de décrire, et comme cette pression est due aux couches d’air superposées au baromètre en ces points, on peut expliquer le fait en admettant que l’air y avait atteint momentanément une épaisseur plus grande, que la surface supérieure de l’atmosphère y était surélevée, qu’elle présentait une colline continue courant de l’Angleterre à l’Afrique, du nord au sud, et dont la crête était justement placée au-dessus des points par lesquels passait la ligne tracée. Si l’on veut une représentation matérielle de ce phénomène, on peut se figurer la surface agitée de la mer, suivre par la pensée la ligne qui forme la crête supérieure d’une vague : on aura l’image de i’état où se trouvait l’océan atmosphérique, et la surélévation qui existait à sa surface prendra par analogie le nom de vague atmosphérique.
À partir du moment que nous avons pris pour point de départ, le baromètre baisse dans tout le trajet de la courbe ; mais il monte progressivement dans les points qui la bordent à l’est. La vague n’est pas immobile ; elle se meut comme les vagues de l’océan ; à minuit-elle a franchi la Manche et se trouve au-dessus de la Hollande, de Lille, de Paris et de Lyon ; enfin au lendemain 13, à midi, vingt-quatre heures après qu’elle a été une première fois observée, on la retrouve, avec les mêmes caractères, déjà très loin de son point de départ et un peu inclinée sur sa direction primitive ; elle se montre sur les côtes orientales de la Suède, sur les îles d’Aland et de Rugen, passe à Berlin, à Dresde, se dirige vers les Alpes, dont elle suit les sinuosités, et, côtoyant les frontières orientales de France, se perd dans la Méditerranée.
La vague se déforme ensuite sensiblement ; ses extrémités marchent plus rapidement que son milieu. On la voit, le 14 novembre à midi, partir de Saint-Pétersbourg et se retrouver à Dantzig, traverser la Prusse, passer à l’ouest de Vienne, puis, s’infléchissant, se diriger sur, la Dalmatie, franchir la mer Adriatique, et, coupant la pointe méridionale de l’Italie, rentrer dans la mer par le golfe de Tarente. Elle continue, sans s’affaiblir, sa marche à travers la Russie, les provinces danubiennes et la Turquie d’Europe ; le 15, elle se trouve sur les monts Krapacks ; le 16, elle a franchi la Mer-Noire, et, faute d’observations, on cesse de la pouvoir suivre.
Voilà, tout le monde en conviendra, un des phénomènes les plus généraux, les plus intéressans de la physique du globe. C’est une condensation de l’atmosphère que chaque météorologiste voit passer