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LA METEOROLOGIE


SES PROGRES


ET SES MOYENS D'OBSERVATION




Dans les profondeurs des terrains sur lesquels nous vivons, les géologues rencontrent des restes de végétaux maintenant inconnus, des traces d’animaux étranges que l’homme n’a jamais vus ; ils reconnaissent à des signes indubitables que des mers étendues couvraient autrefois la place qu’occupent les continens actuels, qu’en certains lieux le sol, sous l’action d’une puissance souterraine énergique, s’est élevé à de grandes hauteurs ou abaissé sous le niveau des eaux. Ici se montrent des volcans éteints ou des lits de glaciers desséchés, partout se dessinent les preuves de révolutions successives et profondes. La terre n’a donc pas toujours été ce que nous la voyons aujourd’hui ; elle a échappé à des commotions qui ont transformé sa structure générale et détruit ses habitans, et rien ne nous autorise à penser qu’arrivée aujourd’hui au terme de ses transmutations séculaires, elle ait atteint un état d’immuabilité qui ne doive plus à l’avenir être troublé par des modifications nouvelles.

Ces notions sur le passé de notre planète, ces craintes pour l’avenir de l’homme suffiraient pour nous engager à observer avec soin, au moyen des instrumens que nous procure la physique, l’état actuel de la terre, la constitution de son atmosphère, tous les phénomènes généraux que les agens physiques y développent perpétuellement, et qui constituent pour ainsi dire la vie minérale du globe. Un autre mobile cependant, d’un intérêt plus pressant et plus direct, nous invite à cette étude, et en dehors des lumières qu’elle peut jeter sur