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on peut, dès la première année, attendre un intérêt de plus de 10 pour 100 sur le capital versé. Quant à l’avenir, on estime, pour les chemins lombards seulement, que la dépense générale s’élèvera à 200 millions de francs, dont 50 millions en obligations. Or, si le revenu kilométrique atteignait le taux moyen de nos chemins de fer français, soit 50,000 fr., si les frais d’exploitation descendaient à 40 pour 100, ce serait pour les actions un revenu de 14 à 15 pour 100. Que l’on examine sur la carte le développement de ces lignes, qui vont de Novare, c’est-à-dire du réseau piémontais, relié bientôt sans doute aux lignes françaises, à la mer Adriatique, qui s’embranchent sur les chemins de l’Allemagne pour descendre jusqu’à Livourne par le réseau toscan, qui traversent en deux sens cette Lombardie, un des pays les plus riches et les plus peuplés de l’Europe, et que l’on prononce sur la valeur d’une telle conjecture. J’ajoute que, le Grand-Central italien devant être fait à l’aide d’obligations dont l’intérêt est assuré par la garantie d’un revenu minimum de 6,500,000 lires autrichiennes, tout ce qui, dans le revenu réel, excéderait les intérêts des obligations devrait encore bonifier la situation des actionnaires.

En 1854, les chemins de fer de l’état et ceux de la compagnie du Nord offraient une étendue de 272 milles, soit 2,040 kilomètres (7 kilomètres et demi par mille allemand). On va voir à quel chiffre les deux concessions précédentes et les projets actuellement arrêtés en doivent porter le nombre ; mais, pour abréger un exposé déjà long, je me bornerai à quelques détails sommaires sur ces nouveaux projets.

1° Le chemin d’Elisabeth, de Vienne à Lintz et à Saltzbourg, offre, avec ses embranchemens, une longueur de 60 milles allemands, ou de 450 kilomètres. Il établit une communication entre la capitale de l’Autriche et celle de la Bavière, et par Munich avec Paris, dont il est le chemin direct, — avec la Suisse et avec l’Italie par Inspruck. Le capital de la compagnie concessionnaire a été fixé à 60 millions de florins.

2° Le réseau de la Theiss, d’une longueur de 130 milles environ ou de 975 kilomètres, a pour objet de desservir tout le nord de la Hongrie, et de le mettre en communication, d’une part avec le réseau galicien et la Russie, de l’autre avec le futur réseau transylvanien et les principautés danubiennes. Il doit offrir de grands avantages en raison de la fertilité du pays qu’il parcourt et du peu d’élévation du prix de revient. Le chemin est en construction de Szolnok à Debreczin et Gross-Wardein, sur une étendue de 100 kilomètres. Les travaux ont jusqu’ici été exécutés par l’état. Le capital de la compagnie a été porté à 60 millions de florins (actions), et des obligations pourront en outre être émises jusqu’à concurrence de 40 millions de florins.