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L’ALLEMAGNE
PENDANT
LE CONGRÈS DE PARIS

LA PRUSSE, L’AUTRICHE ET LES ÉTATS SECONDAIRES.


Le traité de Paris inaugure une phase nouvelle pour les grandes puissances. Le péril qui menaçait l’indépendance commune a été écarté, et quoiqu’il reste à traiter plus d’une question de détail, quoiqu’il y ait encore bien des iniquités à faire disparaître et bien des complications à prévoir, il semble que d’ici à longtemps aucune guerre générale ne puisse venir entraver le pacifique développement de la civilisation. C’est une heure solennelle dans l’histoire politique de notre XIXe siècle. Quelle est à cet instant décisif la situation des principaux états du centre de l’Europe ? Qu’ont-ils perdu ou gagné pendant la crise qui vient de finir ? Tandis que les uns, mieux inspirés, rentrent aujourd’hui dans la carrière avec des ressources agrandies, quelle a été pour les autres la leçon des événemens ? Et si ces derniers ne veulent pas déchoir du rang qu’ils occupaient, quelles fautes, quelles imprudences, quelles défaites morales, sont-ils tenus de réparer ? Je voudrais fournir ma part à cette curieuse enquête. Je viens de parcourir l’Allemagne aux jours mêmes où les plénipotentiaires des grandes puissances, réunis à Paris, réglaient solennellement les conditions de la paix, et fixaient le droit nouveau de l’Europe. Le temps était bien choisi pour lire comme à livre ouvert les plus se-