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THORNEY HALL
ANNALES D’UNE ANCIENNE FAMILLE.

Thorney-Hall : — a story of an old Family, by Holme Lee[1].

Cette belle vallée verte au sein de laquelle serpente l’Ure, petite rivière aux flots d’argent, c’est ce qu’on appelle le Wensleydale. Le village de Thorney est à demi perdu sous les ombrages denses de cette colline, qui s’élève au nord du vallon, et à la cime de laquelle se dresse le vieux château qu’on appelle Thorney-Hall. À droite, l’œil peut aller chercher la petite ville de Middleham, encore dominée par sa forteresse en ruines. À gauche, et bien plus près, est Thorney-Scaur[2], roche abrupte dont le faîte aigu se couronne d’une rangée d’épicéas. Par-delà s’entrevoit, vaguement prolongée au loin, une chaîne de collines dont les derniers contours se fondent avec les nuages de l’horizon : guirlande vaporeuse interrompue çà et la par quelque filet de blanche fumée qui trahit tantôt un village noyé dans les bruines, tantôt une ferme isolée dont les murs s’effacent derrière quelque rideau de feuillage.

Le jardin de Thorney-Hall, exposé au sud, fait face à la vallée, et de ce côté sont les appartemens. La grande porte s’ouvre à l’ouest. En somme, cet édifice, assez majestueux quand on le voit de loin,

  1. Ce roman, fort remarqué lorsqu’il parut à Londres il y a peu de mois, nous a paru mériter qu’on lui appliquât le système de réduction dont le récit d’Eleanor Raymond, publié dans la Revue (livraison du 1er mars 1852), d’après un roman de mistress Norton, a pu donner une idée.
  2. Scaur ou scar du saxon carre, rocher escarpé. On remarquera la racine subsistant encore dans ce dernier mot.