Sur la montagne errant, je vois le jour éclore ;
Il plonge ses rayons dans l’azur éclairci ;
Les sommets sont en feu, la forêt se colore.
Je pense à Dieu ; le front incliné, je l’adore :
Jour de l’âme, dans moi vas-tu renaître aussi ?
Les fleurs à la rosée ouvrent leur fine gaze ;
Purs calices bercés par un vent adouci,
Chacune a son rubis, sa perle ou sa topaze.
Je me sens le cœur plein d’amour, de foi, d’extase :
Fleurs de l’âme, allez-vous en moi renaître aussi ?
L’alouette s’envole en chantant vers la nue ;
La caille, le bouvreuil sont cachés près d’ici.
Dans l’humide buisson j’entends leur voix connue.
La joie est dans mon cœur de bien loin revenue :
Voix de l’âme, allez-vous en moi chanter aussi ?
Mon pauvre village est en fête,
Hommes et femmes sont joyeux ;
Tous ont de l’âme satisfaites
Le souriant éclair aux yeux.
Sur ces hauteurs, longtemps arides,
Après des siècles de travaux,