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les représentans des principales compagnies sollicitèrent la création d’un sous-comptoir des chemins de fer. Ce sous-comptoir déviait procurer aux porteurs d’actions ou d’obligations des compagnies de chemin de fer l’escompte de leurs titres et effets auprès du Comptoir de Paris, moyennant des sûretés données par voie de nantissement d’actions ou d’obligations. Le sous-comptoir, qui devait garantir ces prêts sur actions ou obligations, se constitua avec un capital de 2 millions. L’administration en fut confiée à un conseil nommé par les compagnies. Une commission, composée du directeur, du sous-directeur et de trois membres du conseil d’administration du Comptoir d’escompte, fut chargée de surveiller les opérations de ce sous-comptoir.

La progression continua dans l’exercice 1850-1851. L’escompte des effets à deux signatures porta sur une somme de 138,903,969 fr. Le prêt sur effets à une signature, accompagnés de récépissés, c’est-à-dire le prêt sur marchandises, opéré directement par le Comptoir, ne présenta pas de variations ; il embrassa une somme de 9,753,250 fr. ; mais l’augmentation fut considérable quant aux effets présentés par les sous-comptoirs, c’est-à-dire pour les prêts effectués sur marchandises et dépôts de titres par l’intermédiaire et avec la garantie des sous-comptoirs. Cette branche d’opérations atteignit la somme de 42,612,824 fr.

Les sous-comptoirs étaient alors au nombre de cinq, qui subsistent encore, leur durée ayant été prorogée pour le même temps que celle du Comptoir d’escompte. En récapitulant les chiffres qui exprimaient en 1851 la situation respective de ces sous-comptoirs et l’ensemble de leurs opérations, on observe premièrement que le Comptoir d’escompte avait prêté par leur intermédiaire, depuis leur origine, 89,489,888 fr. sur nantissement de marchandises, hypothèques (gages fournis par les entrepreneurs), actions et obligations de chemins de fer, et, secondement, qu’au 30 juin 1851 les prêts de cette nature montaient à 10,420,000 fr., c’est-à-dire à plus de deux fois le capital réalisé du Comptoir[1].

Au surplus, si les ressources fixes du Comptoir n’avaient pas varié durant cet exercice, les ressources accidentelles provenant des comptes-courans avaient éprouvé un notable accroissement. D’un

  1. Voici quelle était en 1851 la situation détaillée des sous-comptoirs :
    1° Sous-comptoir de la librairie. — Ses opérations depuis la création s’étaient élevées à la somme de 5,477,797 fr. Le solde des valeurs à échoir était au 30 juin 1851 de 410,824 fr. ;
    2° Sous-comptoir des métaux. — Opérations depuis l’origine : 19,528,151 fr. Solde au 31 juin des valeurs à échoir : 2,035,343 fr. ;
    3° Sous-comptoir des entrepreneurs de bâtimens. Chiffre des opérations totales : 46,801,130 fr. 78 cent. Solde, au 30 juin 1851, des valeurs à échoir, 3,405,304 francs ;
    4° Sous-comptoir des denrées coloniales. Ses opérations, commencées en août 1850, s’élevaient depuis cette époque à 4,340,653 fr. 45 cent., et le 30 juin 1851 le solde des valeurs à échoir était de 1,992,827 fr. 60 cent. ;
    5° Sous-comptoir des chemins de fer. — Il avait commencé ses opérations en juillet 1850. Elles s’étaient élevées pendant ce premier exercice à 13,342,155 fr. 88 cent. Le solde des valeurs à échoir était au 30 juin 1851 de 2,575,723 fr. 25 cent., garantis par des nantissemens d’actions et d’obligations d’une valeur de 4,423,026 fr. 25 cent, au cours de la Bourse.