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LA NÉERLANDE
ET
LA VIE HOLLANDAISE

V.
LE PAUPÉRISME, LES ÉTABLISSEMENS DE CHARITÉ ET LA LITTÉRATURE.[1]


La Néerlande a peu de monumens ; mais le petit nombre de ceux qu’on rencontre dans les villes ont un caractère vraiment national, et sont ou des établissemens d’orphelins ou des asiles pour la vieillesse. Des sculptures naïves surmontent le plus souvent l’entrée principale de ces constructions vieilles et sacrées. Le style hollandais s’y manifeste dans la solidité du corps de logis, dans la forme des fenêtres, fortement cintrées, dans les ornemens, d’un goût minutieux et familier. Ce mariage de l’art et de la charité publique montre assez quelles profondes racines le sentiment de la bienfaisance a jetées dans les mœurs hollandaises. La littérature, expression fidèle des goûts et des inclinations d’une race, a de son côté célébré la poésie des bonnes œuvres. Artistes et poètes n’ont fait ainsi que traduire un principe inhérent à la vieille civilisation néerlandaise, celui de la solidarité chrétienne.

Il n’entre point dans notre plan de faire le bilan des œuvres de charité qui se pratiquent en Hollande : c’est un réseau compliqué dont les mailles délicates se perdent dans les mystérieuses profondeurs de la vie sociale. Ce que nous voulons, c’est indiquer les traits particu-

  1. Voyez les livraisons du 1er juillet, du 15 août, du 15 octobre et 15 décembre 1855.