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LES
JÉSUITES EN CHINE

I. Voyages et Missions du père Alexandre de Rhodes, de la compagnie de Jésus, en la Chine et autres royaumes de l’Orient, 1854 ; réimpression de la première édition de 1653. — II. Mémoire sur l’état actuel de la Mission du Kiang-nan (1842-1855), par le R. P. Broullion, de la compagnie de Jésus.

Ce fut dans le courant du xvie siècle que les missionnaires catholiques pénétrèrent en Chine. Après avoir prêché la foi au Japon, saint François-Xavier, le grand apôtre, vint mourir en 1552 à Sancian, sur le seuil même de ce vaste empire, qui recueillit de ses lèvres expirantes le premier souffle du catholicisme. À sa suite, les vaillans disciples de Loyola se précipitèrent sur cette terre nouvelle, ouverte désormais à leur intrépide génie de propagande. Bientôt on les vit à Pékin, dans l’enceinte même du palais impérial, admis à la cour, et contribuant par leur science et par leurs vertus aux splendeurs naissantes de la dynastie tartare. Les Mémoires concernant les Chinois attestent les immenses travaux des jésuites ; c’est un monument impérissable de leur séjour dans ce pays merveilleux, que les premiers ils ont fait connaître à l’Europe, et auquel ils ont en même temps porté les premières notions de la civilisation occidentale. Les jésuites cependant furent expulsés du Céleste Empire. L’implacable loi d’exil qui leur ferma successivement l’accès des principaux états européens les poursuivit jusqu’en Chine, et ces vigoureux soldats de Rome durent abandonner la conquête promise à leur drapeau ; mais les jésuites, on le sait, ne connaissent point les exils éternels, et leurs milices, parfois dispersées, se sont toujours retrouvées, après les plus terribles orages, debout et prêtes à affronter de nou-