des affaires étrangères avec la conduite de la chambre haute, il eût accepté ; mais on n’en parla pas.
Tout espoir d’accommodement ne paraissait pas encore perdu au commencement de décembre 1792. Cependant la convention nationale était réunie ; elle commençait à juger Louis XVI, elle défiait l’Europe, elle menaçait la Hollande. Des scènes de sédition avaient déjà agité l’Angleterre ; des clubs se formaient pour la propagation des principes français ; des sociétés populaires faisaient réimprimer les discours prononcés à la convention pour l’exhorter au régicide. Le gouvernement lançait une proclamation contre les publications séditieuses et faisait réprimer les émeutes. L’opposition incriminait proclamation et répression. L’inquiétude gagnait les citoyens tranquilles, nulle part plus vive que parmi ceux des whigs que Burke avait ébranlés. Il semblait que pour une aussi grande résolution que celle de scinder leur parti, il leur fallait de plus fortes raisons qu’à de simples tories pour défendre le pouvoir. Aussi accusaient-ils ceux-ci de méconnaître le danger, et par des craintes plus bruyantes ils justifiaient leur défection, tandis que le duc de Bedford, lord Robert Spencer, Sheridan, Erstine, Whitbread, Francis, redoutant pour la liberté l’effroi des amis de l’ordre, opposant la sécurité à la crainte, d’autant plus hardis que le pouvoir semblait plus inquiet, formaient des sociétés pour la défense des droits populaires, et, sans soutenir la même cause que la démagogie, dénonçaient les mêmes griefs et combattaient les mêmes ennemis. L’association des Amis du peuple fut fondée. La réforme parlementaire était son drapeau. Whitbread l’avait présidée un des premiers. Charles Grey figurait parmi ses orateurs. Fox était resté en dehors de toute cette agitation ; mais il ne voulait point désavouer ses amis, et lorsqu’une motion qu’il n’eût pas conseillée était faite pour la réforme, pour la réhabilitation politique des dissidens, pour la censure de certaines, mesures répressives, il ne pouvait se dispenser de l’appuyer : il le faisait avec sa franchise et sa résolution accoutumées. Attirant sur lui toute l’attention du public et tout l’effort de l’adversaire, il encourait tous les soupçons et tous les reproches que l’opinion épouvantée commençait à élever contre les défenseurs opiniâtres de la liberté dans un moment où ce mot était écrit en traits de sang sur le drapeau de la convention.
La France s’était déclarée l’alliée de tous les peuples qui voudraient renverser leur gouvernement. La révolution de la Belgique était faite, l’Escaut était ouvert, et la Hollande provoquée. « Une opinion se répand ici, avait dit Brissot, la république française ne doit avoir pour bornes que le Rhin. » Et après avoir un temps conseillé le bon accord avec l’Angleterre, séduit par le bruit menaçant