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L’HISTOIRE ROMAINE
A ROME



La Grèce est la patrie naturelle de la poésie, Rome est par excellence le pays de l’histoire. J’ai autrefois, dans cette Revue, publié des études sur la poésie grecque en Grèce[1] ; aujourd’hui j’entreprends d’étudier l’histoire romaine à Rome. Je voudrais, par le spectacle des lieux et des monumens, animer, vivifier ce que nous enseignent les livres, et peut-être même y ajouter. Il va sans dire que je n’écris pas une histoire romaine complète. Je ne parle des événemens qu’à propos de ce qui dans Rome et aux environs en réveille le souvenir, en retrace le caractère. Dix voyages dans l’ancienne capitale du monde m’ont familiarisé avec ses ruines; lisant au milieu d’elles les annales du peuple romain, il m’a semblé que je comprenais mieux les événemens que ces annales racontent sur le théâtre où ils s’accomplirent, et que l’histoire revivait sous mon regard. Cette comparaison de l’histoire lue et de l’histoire contemplée m’a conduit quelquefois, ce me semble, à des résultats inattendus. De plus, une observation attentive et mille fois renouvelée des nombreuses images de Romains célèbres qui peuplent les musées et les galeries de Rome m’a mis avec eux en relation et comme en contact. J’ai cru que dans ce

  1. Voyez les livraisons des 15 juin et 1er juillet 1844.