ET
LA VIE NOMADE EN ORIENT
SCENES ET SOUVENIRS DE VOYAGE.
LES MONTAGNES DU GIAOUR. — LE HAREM DE MUSTUK-BEY. — LES FEMMES TURQUES.
Depuis le jour où j’avais quitté ma paisible vallée d’Asie-Mineure, j’avais eu, on a pu le voir, de nombreuses occasions de me familiariser avec les fatigues et les périls de la vie de voyage en Orient[1]. D’Angora à Adana, les haltes n’avaient été ni longues ni fréquentes; les marches, en revanche, avaient été laborieuses et presque continuelles. Aussi les quelques jours passés à Adana, — jours de repos et de fête, égayés par la présence d’Européens, d’Italiens même, — m’ont-ils laissé un agréable souvenir. Ce qui ajoutait, il faut le dire, au charme de mon séjour à Adana, c’est l’idée même des dangers qu’il me faudrait affronter de nouveau au sortir de cette ville. A la veille d’une excursion assez périlleuse à travers le Djaour-Daghda (montagnes du Giaour), je me sentais mieux disposée à goûter quelques momens de calme au milieu d’amis dévoués. Il y a dans toute vie active de ces trêves presque toujours trop courtes, et dont le charme redouble quand elles doivent être suivies d’un aventureux lendemain.
- ↑ Voyez la livraison du 1er février.