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jusque dans l’industrie. Pour lui, la fabrication de la soie est de tradition ; elle a toujours été un de ses titres et une de ses richesses. A en juger par les produits, elle n’a pas dégénéré. Trente-cinq exposans figurent dans les galeries supérieures, et il serait difficile de choisir entre eux, tant ils marchent sur une ligne parallèle pour la beauté, l’éclat, le lustre, la finesse des écheveaux. La soie blanche y a les reflets de l’argent, la soie jaune ceux de l’or. Il y a des grèges, des organsins, des trames, toutes les variétés et toutes les nuances; il y a aussi des appareils nouveaux, comme celui de M. Corregio, pour mesurer la force de la soie. Le marquis de Balbi peut s’enorgueillir des produits de son établissement de Piovera, M. Denegri de ceux qu’il file dans ses ateliers de Novi. Il en est de même des soies que présentent MM. Charles Novellis, Bellino frères, Jean-Baptiste Barberis, Vincent Gabaldoni, Michel Bravo, Avigdor, Imperatori, Bolmida frères, Borelli, Rey, Bignon, Sinigaglia, et d’autres dont les noms m’échappent et qui mériteraient les honneurs d’une mention. Je citerai encore, comme essai spécial, les soies de MM. Perelli, si tant est qu’on puisse donner ce nom à un produit qui provient des plantes filamenteuses. En dégageant les fibres vasculaires de ces plantes des parties gommeuses qui y adhèrent, MM. Perelli sont parvenus, assurent-ils, à obtenir des fils très fins et très résistans, propres au tissage, et qui peuvent remplacer la soie dans beaucoup d’usages et avec une grande économie.

La Lombardie va de pair avec le Piémont; l’industrie mit ce que la politique a séparé. L’exposition lombarde n’est ni moins riche ni moins intéressante que celle des états sardes. Nous y retrouvons les mêmes qualités, les mêmes formes, les mêmes procédés et une sorte de communauté d’origine. Il y a aussi la même affluence d’exposans; on en compte vingt-neuf dans la Lombardie proprement dite, la Vénétie et le Tyrol. La Hongrie n’en fournit que quatre, la Galicie deux, l’Illyrie trois, la Croatie deux, la basse et la haute Autriche deux, la Styrie deux, l’Esclavonie, la Transylvanie et la Moravie un. Au simple coup d’œil et à une première impression, on peut remarquer et signaler les soies de MM. l’abbé Massa, Lamberti, Mylius, Montagni, baron de Bretton, chevalier de Laminet, Magistris, Piazzoni, Gavazzi, Simoni frères, Manganotti pour ses bombyx-cynthia, Ferrari, Maffio, et enfin celles de la filature de Zinkendorf. Une vitrine entière, sous l’étiquette de manufacture impériale, contient également de très beaux échantillons, et doit occuper un rang à part dans cette nomenclature. En somme, l’exposition lombarde est digne d’un pays qui approvisionne une grande partie de l’Europe, et dépasse même la France dans le chiffre de sa production.

A côté de ces deux métropoles de la filature italienne, la Toscane