contrée accessible à tout l’univers. Chose étonnantes pas un des auteurs du XVIIIe siècle n’a parlé du motif qui avait porté Pierre Ier à fonder Pétersbourg dans une situation maritime ! Le câble électrique de l’Algérie nous fournit une nouvelle preuve que la mer est faite pour la communication des peuples civilisés. En partant de la Sardaigne et en voguant vers les côtes de l’Afrique, on trouve, à peu de distance des extrêmes limites des possessions françaises, la petite île de Galite, qui servira de station au câble électrique d’Algérie ; mais ensuite, si l’on abordait la terre au plus près, on passerait par le territoire, de populations incomplètement soumises, qui mettraient en péril le conducteur électrique dès qu’il aurait quitté la nier. On a donc changé de plan, et maintenant le câble électrique, après avoir fait une station à l’île de Galite, continuera sa route sous-marine directement jusqu’à Bône. Ce sera par mer que se fera la communication en toute sécurité.
Ce que j’ai dit de l’admiration refusée aux secondes merveilles de la télégraphie électrique, j’aurais pu le dire également pour la photographie. Après les noms de Daguerre, de Niepce, de Talbot, qui commit les autres plus modernes qui ont cependant laissé bien loin derrière eux ces trois inventeurs ? Par une fâcheuse exception, on refuse ici au talent la renommée qu’on lui accorde partout ailleurs, car la renommée est un talent ce que la gloire est au génie. Dans les sciences, le talent, quant à sa récompense, est complètement et injustement sacrifié.
S’il n’y a pas beaucoup de nouveau sous le soleil, suivant l’assertion de Pythagore, voyons ce qu’il y a de nouveau au-dessus du soleil, dans les régions astronomiques. Les planètes, comme on peut le penser, continuent leurs évolutions périodiques autour de leur astre central. Les étoiles persistent soit dans leur fixité, soit dans les légers mouvement que les astronomes leur ont reconnus. Les étoiles doubles continuent à tourner l’une à l’entour de l’autre et à marquer les siècles. Les observatoires ne laissent passer aucun phénomène non étudié. Plusieurs ont adopté une étendue limitée de travaux pour les approfondir plus complètement. Le nombre des petites planètes qui sont au milieu de l’espace qu’occupent les grandes s’augmente continuellement ; et il est maintenant de trente-sept. Quelle masse de veilles pour les astronomes, et surtout avec l’obligation de faire usage maintenant de télescopes beaucoup plus forts pour observer ces petits objets ! Je me bornerai à donner la liste de ces minimes planètes découvertes en 1853, 1854 et 1855, pour compléter les listes précédentes que j’ai déjà mises dans la Revue.
N° d’ordre | Nom de la planète | Nom de l’astronome | Date de la découverte |
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24 | Thémis | De Gasparis | 6 avril 1853 |
25 | Phocéa | Chacornac | 6 avril 1853 |
26 | Proserpine | Luther | 5 mai 1853 |
27 | Euterpe | Hind | 8 novembre 1853 |
28 | Bellone | Luther | 1er mars 1854 |
29 | Amphitrite | Marth | 1er mars 1854 |
30 | Uranie | Hind | 22 juillet 1854 |
31 | Euphrosyne | Ferguson | 1er septembre 1854 |
32 | Pomone | Goldschmidt | 26 octobre 1854 |
33 | Polymnie | Charcornac | 28 octobre 1854 |
34 | Circé | Charcornac | 7 avril 1855 |