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UNE
LOGIQUE NOUVELLE
À L’ORATOIRE


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Logique, par Alphonse Gratry, prêtre de l’Oratoire, 2 vol. in-8o, 1855.


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Deux membres du clergé ont en ces derniers temps attiré l’attention publique : l’un, déjà célèbre parmi les prédicateurs chrétiens, s’est montré grand professeur à la Sorbonne, et a su conquérir à l’enseignement de la Faculté de théologie une popularité inattendue ; l’autre, plus jeune et jusque-là obscur, s’est élancé d’un vol soudain vers les plus hautes spéculations de la philosophie religieuse, et ce brillant coup d’essai a signalé la résurrection d’une compagnie chère à l’église de France, à la philosophie et aux lettres, la noble, la libérale, la sage et aimable compagnie de l’Oratoire[1].

Entre le nouvel oratorien et le professeur éprouvé, il y a plus d’un point commun : tous deux s’abstiennent presque entièrement de déclamer contre l’esprit moderne. Ils sont du clergé, et le nom de théologiens philosophes ne paraît pas leur faire peur. S’ils nomment Platon, c’est sans aucun mépris, et s’ils parlent de Descartes et de Leibnitz, c’est avec indulgence. Voici d’ailleurs un rapport plus intime et qui explique tous les autres : l’aîné de ces deux écrivains

  1. Voyez, dans la Revue du 15 juillet 1854, un article de M. Charles de Rémusat sur le livre du père Gratry : De la Connaissance de Dieu.