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SCULPTEURS MODERNES





LORENZO BARTOLINI.


I. Dell’Arte seconda la mente di Bartolini, par M. Bonainl, Florence 1832. — II. Di alcune moderne Opere il scultura in Firenze, par M. Achille Rossi. — III. Del Purismo, par MM. Milanesi, Guasti et Pini, Florence 1852.





Si l’on ne consultait que les tableaux ou les peintures monumentales pour apprécier la situation et les tendances de l’art moderne en Italie, on serait autorisé à porter un jugement sévère sur l’abaissement des doctrines et du talent dans ce pays des maîtres par excellence. Les écoles italiennes de peinture ne sont même plus en décadence; la plupart d’entre elles ont cessé d’exister, et, sauf l’espèce de rénovation tentée aujourd’hui en Toscane par un petit groupe d’artistes et d’écrivains qu’inspire au moins le respect du passé, on ne surprendra nulle part des signes de volonté studieuse ou de mémoire : partout au contraire l’oubli manifeste des origines et des anciens exemples. — Des médiocrités plus ou moins nombreuses, qui semblent s’accommoder de leur impuissance, ou dont l’ambition négative ne vise qu’à façonner l’art national sur les patrons de l’art étranger, voilà ce qui reste à Rome comme à Venise, à Milan comme à Naples, de la postérité de tant de grands maîtres; telles sont, depuis soixante ans, les tristes gloires d’une école qui ferait presque regretter les aberrations pittoresques de l’école du XVIIIe siècle. N’y avait-il pas en effet au fond des excès de cette époque une certaine force native, un reste de sève et de distinction, et comme une fantasia héroïque qui accusait encore la haute race?