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tergiversations ; c’est par orgueil qu’il a cherché le scandale : heureusement le bon sens public s’est chargé de le châtier. De telles incartades ne méritent pas l’indignation, le ridicule suffit. Si maintenant M. de Pontmartin, éclairé par le succès de son équipée, tentait de rentrer dans la discussion loyale et sincère, il ferait d’inutiles efforts pour reconquérir l’attention et la sympathie des lecteurs ; il aurait beau faire amende honorable et prodiguer le respect aux gloires consacrées, personne ne voudrait plus ajouter foi à la sincérité de ses paroles. Son crédit moral est ruiné sans retour. La leçon est dure, mais je la crois méritée. M. de Pontmartin a voulu échanger une réputation modeste contre une renommée bruyante ; l’événement a cruellement démenti son espérance. Il a cru qu’il suffirait de prendre le contre-pied du bon sens, de heurter de front toutes les opinions reçues, pour jeter son nom aux quatre points cardinaux, et son ambition n’a rencontré qu’un étonnement mêlé de commisération : légitime dénoûment dont tous les honnêtes gens doivent se réjouir.

Le châtiment infligé à M. de Pontmartin est d’autant plus juste, que le puéril orgueil qui l’avait poussé dans la voie du scandale lui a inspiré les plus étranges adulations, à charge de revanche, bien entendu. Quand il s’agit d’obtenir une fanfare en son honneur, il ne lésine pas : d’un écrivain médiocre et obscur, il fait sans hésiter un rival de Bossuet, pourvu qu’on lui tienne compte de cette hâblerie et qu’on le proclame à son tour l’émule de Quintilien ou de Fielding. Rendons justice à M. de Pontmartin, proclamons sa clairvoyance ; cette dernière partie de son calcul n’était pas mal conçue. Si le scandale ne lui a pas réussi, il faut reconnaître que ses flatteries n’ont pas été perdues, elles ont été payées de réclames empressées ; nous avons vu son nom recommandé à l’admiration publique, ses écrits signalés comme des modèles de goût et de fine raillerie. C’était sur lui que tous les conteurs et tous les critiques devaient se régler. Le scandale a ruiné tout ce que l’adulation avait édifié, et la main la plus habile essaierait vainement de réunir les débris de cette renommée si follement compromise. Malgré la sympathie que m’ont inspirée ses premiers débuts, j’essaierais en vain aussi de donner à ma pensée une forme plus douce. Qu’il le sache bien, son nom est désormais attaché à celui de Béranger comme le nom de Nicolardot au nom de Voltaire, et chacun sait qu’en France le ridicule est un malheur sans remède.

Je n’ai pas la prétention d’avoir donné ici un exposé complet des œuvres de la génération nouvelle. Il est pourtant permis d’y chercher les prémisses d’un syllogisme légitime, et la conclusion se formule d’elle-même. Il y a sans doute parfois dans les œuvres qui se produisent sous nos yeux de la jactance et de la présomption, c’est un péché véniel dont il ne faut pas exagérer l’importance. Grâce à