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jours de voyage à partir de Damas, et le pacha, et le drapeau, et les trois ou quatre cents pèlerins sujets du sultan dont la caravane se compose? Un navire de la force de 150 chevaux serait plus que suffisant pour remplir cette mission, car un navire de cette force peut embarquer, pour un voyage d’Akaba à La Mecque, 500 pèlerins au moins. Le reste, c’est-à-dire les Persans, s’embarquerait, comme on le fait à Suez, sur des barques arabes. Au retour, on suivrait la même route. La grande affaire serait de construire à Akaba même un petit dépôt de provisions, afin d’y prendre au retour des vivres en quantité suffisante pour rejoindre le premier château fortifié. En dehors de ses deux voyages annuels d’Akaba à La Mecque et de La Mecque à Akaba, la corvette à vapeur serait affectée à la police des côtes de l’Arabie, à en régulariser, à en protéger la navigation, ce qui présenterait un avantage incontestable tant pour l’administration turque que pour le commerce, et tout doit porter à croire que les économies opérées la première année sur les dépenses de la caravane suffiraient presque pour payer l’achat du bateau à vapeur.

Tels sont les détails, telles sont les observations que j’ai recueillis sur la caravane de La Mecque. J’aurais pu m’étendre davantage; si je ne l’ai pas fait, c’est que, je l’ai déjà dit, certains développemens auraient paru d’un faible attrait à la majorité des lecteurs. Quant au gouvernement turc, si ces pages parviennent jusqu’à lui, j’en ai dit assez pour le mettre à même de pénétrer des mystères qu’il est plus que tout autre intéressé à connaître.


P. DE SÉGUR DUPEYRON.