Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 10.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA SYRIE


ET LES BEDOUINS


SOUS L’ADMINISTRATION TURQUE.




II.
LA CARAVANE DE LA MECQUE.





I.

Le pèlerinage de La Mecque (el hagge, comme l’appellent les musulmans) tient dans les coutumes musulmanes et dans les intérêts particuliers de la Syrie une trop grande place pour que nous n’en fassions pas l’objet d’une étude spéciale. On a déjà vu comment s’y prenaient les autorités turques pour concilier leurs traditions administratives avec les mœurs arabes[1]. Ces autorités ont aussi à intervenir dans le règlement des détails matériels du pèlerinage, et nous aurons à montrer comment elles facilitent aux vrais croyans les moyens de se rendre à La Mecque; mais il faut avant tout bien expliquer ce que c’est que ce pèlerinage en lui-même et sous l’influence de quelles prescriptions religieuses il s’accomplit.

Le principal objet de la vénération des sectateurs du prophète est le temple de La Mecque, appelé kaba ou maison sainte. D’après le Coran, qui n’a fait que s’approprier la tradition arabe, ce temple fut

  1. Voyez la Revue du 15 mars 1855.