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LA PHYSIQUE


DEPUIS LES RECHERCHES D’HERSCHEL





I.
MELLONI ET SES TRAVAUX SUR LA CHAIEUR RAYONNANTE.





La physique expérimentale, qui n’a été longtemps qu’une science de curiosité, cultivée par un petit nombre d’hommes spéciaux, a conquis depuis quelques années une place plus importante dans l’opinion publique. Des applications qui ont changé la face du monde, des découvertes ingénieuses qui s’adressent aux besoins des arts ou aux usages de la vie, lui ont mérité le respect de ceux mêmes qui ne la connaissent pas, et ceux qui l’étudient, prévoyant les ressources qu’offriront les forces naturelles alors qu’elles seront mieux connues, poursuivent les études commencées avec une pleine confiance dans les bienfaits qu’on peut en attendre.

On se tromperait beaucoup cependant, si l’on pensait que le but unique des savans est de subordonner la physique à l’utilité que l’on peut en tirer. Ils ont une préoccupation plus sérieuse peut-être, quoique moins directement profitable : c’est de connaître le mécanisme des actions naturelles, et de découvrir les agens qui les produisent. Ce but tout philosophique est le seul qu’aient poursuivi les Newton, les Volta, les Ampère, les Fresnel, et peut-être s’étonneraient-ils s’ils pouvaient voir comment la société a matériellement tiré parti des spéculations qu’ils avaient uniquement en vue. Les