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général peu disciplinées) sont évaluées à 398,918 hommes, non compris les contingens de troupes régulières fournis au gouvernement de la compagnie et commandés en partie par des officiers européens. Les revenus de ces divers états sont évalués à 106,980,681 roupies, ou (en attribuant à la roupie une valeur moyenne de 2 fr. 40 cent.) environ 257 millions de francs, dont 10,654,891 roupies ou près de 26 millions de francs constituent le total des subsides ou tributs de diverses natures perçus par la compagnie.

Le président du bureau de l’Inde, dans l’exposé qu’il a soumis à la chambre des communes en juin 1853, a passé légèrement sur la question du budget : il n’était évidemment pas en mesure d’aborder la discussion du système financier de l’Inde. Il s’est engagé néanmoins à soumettre chaque année au parlement le budget de l’année précédente, et de plus il avait annoncé (séance de la chambre des communes du 10 avril) : 1o qu’il rendrait compte de la situation financière de l’empire hindo-britannique dans les premiers jours de juin ; 2o qu’à la même époque la conversion de la dette de l’Inde (5 pour 100 en 4 pour 100) serait terminée, et que le résultat de cette grande opération permettrait de juger beaucoup plus exactement du véritable état des choses ; 3o que le gouvernement était, dès ce jour, occupé de la discussion d’un nouveau plan de comptabilité applicable aux recettes et dépenses de la compagnie, tant dans l’Inde qu’en Europe, et qui aurait pour résultat de mettre la comptabilité des diverses présidences en harmonie avec celle de l’administration centrale. Nous n’avons pas la prétention d’en savoir plus que sir Charles Wood sur l’état actuel des finances de l’Inde et sur leur avenir probable ; mais nous sommes fermement convaincu, après un bien long et très minutieux examen des documens officiels les plus récens, qu’au point de vue fiscal, comme au point de vue de la condition sociale, politique et matérielle des Hindoustanys, le gouvernement de la compagnie n’a, depuis vingt ans, mérité

Ni cet excès d’honneur, ni cette indignité

dont ses partisans ou ses détracteurs l’ont accablé tour à tour. Nous irons même plus loin, et nous avouerons que si l’action gouvernementale de la compagnie est encore un mal relatif, ce mal nous paraît absolument nécessaire dans la situation actuelle des intérêts