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JEAN-JACQUES ROUSSEAU
SA VIE ET SES OUVRAGES.


X.

ROUSSEAU ET L’ÉDUCATION.


L’ÉMILE. — POURQUOI J’AIME L’ÉMILE. — LES PRÉCÉDENS DE L’ÉMILE. — CONVERSATION AVEC Mme D’ÉPINAY. — LA RÉPUBLIQUE DE PLATON.[1]


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S’il y a parmi les lecteurs de la Revue quelques personnes qui aient assisté aux leçons que j’ai faites à la Sorbonne sur l’Émile de Jean-Jacques Rousseau, je dois d’abord les rassurer contre le souvenir qu’elles peuvent en avoir gardé. Ces leçons étaient devenues un cours de pédagogie. L’Émile était l’occasion, l’histoire de l’éducation était le sujet : tout m’attirait de ce côté, le lieu, l’auditoire, mon titre et mes habitudes de professeur. Je n’ai pas l’intention de faire dans la Revue un cours de pédagogie, je ne ferai donc pas ici une histoire de l’éducation depuis les temps anciens jusqu’à nos jours, je ne parlerai que de l’Émile ; il me sera bien difficile cependant de ne pas comparer en passant les idées de Rousseau avec celles de quelques-uns de ses devanciers et de ses successeurs.

Peut-être me dira-t-on qu’en examinant de cette façon l’Émile de Rousseau, j’y attache trop d’importance. Je ne cache pas mon goût pour l’Émile, quoique je me réserve de combattre sans cesse

  1. Voyez les chapitres de cette série dans la Revue du 1er  janvier, 15 février, 1er  mai, 1er  août, 15 novembre 1852, 15 juin, 15 septembre, 1er  décembre 1853, 1er  avril 1854.