SA VIE ET SES OEUVRES
III.
Pour se préoccuper de cette renommée dont le bruit remplissait le monde, pour discuter, proclamer et combattre les idées musicales de l’auteur du Barbier et d’Otello, le Paris d’alors, le Paris de 1824, n’avait pas attendu l’arrivée de Rossini. Quittons le présent plein de susceptibilités et de petites passions pour remonter de quelque trente années le cours du siècle ; allons revivre à cette heureuse période de jeunesse où nul besoin de maintenir la position conquise, nulle soucieuse dignité ne comprimaient les élans du cœur, où, sans crainte de porter ombrage au sérieux, on pouvait tout aimer, tout sentir et le dire. La vie littéraire, la sainte ardeur des beaux-arts, ramenées en France avec la paix, avaient besoin de s’affirmer ; une école s’était fondée, un parti, le parti de la jeunesse française, marchant d’un enthousiasme unanime à la conquête de l’avenir. Emancipation de la langue par les idées, de la poésie par l’élément réel, tel fut à peu près chez nous le programme du romantisme en tant que parti littéraire. Je n’ai point à parler ici des tendances politiques qui se dégagèrent plus tard de ce noble et chevaleresque mouvement. Comment
- ↑ Voyez les livraisons du 1er et 15 mai.