vre Kado, ce vieux bûcheron que mademoiselle est allée visiter ce matin… Il est bien mal, mademoiselle.
Comment, bien mal ?
Il est repris du tremblement, et la tête n’y est plus, à ce que dit sa petite Marie.
Oh ! c’est un accès que j’attendais : je vais couper cela.
Comment ! vous êtes donc médecin, mademoiselle ?
Est-ce que les fées n’ont pas été, de tout temps, versées dans la connaissance des simples ? — Écoute, François, je te vais donner une potion, avec des instructions par écrit… Tu vas y aller.
Eh ! Seigneur ! mademoiselle veut donc qu’on m’enterre demain ? Je ne ferais pas quinze pas dehors sans être assommé par la grêle ou emporté par l’ouragan… Écoutez donc le vacarme,… de la neige, du vent et du tonnerre tout à la fois… C’est comme qui dirait un bouleversement de la nature.
Il est certain que le temps ne paraît pas beau… Tu as raison, mon ami,… il ne faut pas que tu sortes ;… à ton âge, ce ne serait pas prudent… (Elle réfléchit.) J’y enverrais bien la vieille Marthe, mais elle est trop bête… Je vais y aller, moi, tout bonnement… Vous voudrez bien m’excuser, monsieur de Comminges, n’est-ce pas ? (Elle prend dans un tiroir de sa chiffonnière une fiole et un papier.)
Mais, mademoiselle, ne puis-je vous rendre ce petit service ?
Vous ! ô grand Dieu ! (François sort.)
Je vous jure que vous m’en rendrez un véritable à moi-même en me fournissant une occasion de vous être agréable,… car je succombe sous le poids de ma reconnaissance… Voyons, est-il donc si difficile d’administrer cette potion ?
Vous y tenez ! Sérieusement ?
Je vous l’atteste.
Eh bien ! soit ! — Rien n’est plus facile. Voici la potion (Elle lui donne