mais d’après l’existence connue de ces métaux, sous quelque forme que ce soit. Au surplus, une bonne partie des objets neufs étant refaite avec les vieux, la quantité d’or nouveau mise en œuvre par l’industrie n’est pas extrêmement considérable. Nous dépassons de beaucoup toutes les estimations antérieures en supposant pour l’avenir une demande de 80 millions, tant pour la bijouterie que pour les différens genres de dorure. La perte pour le frai, c’est-à-dire l’usure des pièces en circulation, est au maximum de un 8/100ème. Pour les autres causes de déperdition, telles que les enfouissemens, les naufrages, les incendies, ajouter un 1/2 pour 100, ce serait beaucoup lui rapprochant toutes ces données, on arrive à grand’peine à un total de 200 millions de francs. La production actuelle de l’or dépassant un milliard, il restera chaque année une valeur d’au moins 800 millions destinée à fonctionner comme monnaie, soit sous forme de médailles, soit à l’état de lingots.
Un des inévitables effets de la surabondance de l’or devait être l’accroissement du monnayage. Ce phénomène, constaté dans tous les pays commerciaux, est remarquable surtout en France, où il bouleverse pour ainsi dire les traditions monétaires. Les chiffres vont compléter notre pensée.
Moyenne annuelle de la période | Sommes monnayées OR | Sommes monnayées ARGENT |
---|---|---|
Angleterre de 1841 à 1847 | 105,814,250 | 9,112,450 |
« de 1848 à 1850 | 51,014,900 | 2,367,750 |
« de 1851 à 1852 | 164,283,762 | 3,469,550 |
États-Unis de 1841 à 1847 | 4,129,700 | 12,197,625 |
« de 1848 à 1850 | 77,704,800 | 10,453,275 |
« de 1851 à 1852 | 288,651,697 | 3,807,372 |
« 1853 (les dix premiers mois) | 251,059,929 | 16,658,202[1] |
France de 1841 à 1847 | 4,244,031 | 72,190,286 |
« de 1848 à 1850 | 50,665,896 | 128,131,720 |
« 1851 | 269,709,570 | 59,327,308 |
« 1852 | 27,028,270 | 71,711,560 |
« 1853 | 312,964,020 | 20,099,488 |
Le tableau qui précède va nous fournir des observations importantes. L’Angleterre fait frapper actuellement beaucoup plus d’or que
- ↑ La refonte des demi-dollars, décrétée en 1853, a élevé momentanément le chiffre du monnayage en argent.