à l’opposé de Sidney, et enfin deux établissemens insulaires, la terre de Van Diémen et la Nouvelle-Zélande. Au point de vue de la production de l’or, on ne s’est encore occupé jusqu’ici que des deux premières contrées. Il n’est pas sans intérêt de réunir quelques détails sur ces localités inconnues, destinées peut-être à modifier les relations commerciales du vieux monde.
L’attention s’est d’abord portée sur la Nouvelle-Galles du Sud. Suivant un rapport fait en 1852 à l’assemblée législative de Sidney par M. John Dunmore Lang, les terrains aurifères de cette colonie se développent dans quatre directions.
À 200 kilomètres ouest de Sidney sont les mines d’Ophir, dans le district de Bathurst, où serpente, à travers les Montagnes-Bleues, une rivière déjà renommée, le Turon. C’est dans ce rayon que les travaux ont commencé, et la découverte du docteur Kerr l’a mis tout d’abord à la mode. « Dans tout le cours de la rivière du Turon, dit en un rapport officiel M. Hardy, principal commissaire aux mines, la production de l’or est aussi régulière que celle du froment dans un champ ensemencé. Dans tout le bassin que j’ai inspecté (15 kilomètres), on peut compter absolument sur le résultat qu’on obtiendra comme sur un salaire hebdomadaire, et 5,000 travailleurs ne seraient rien dans un pareil espace… Il y a sur les bords de cette rivière un terrain encore intact qui peut être exploité avec avantage par quelques milliers d’individus. Je me suis assuré par des observations personnelles que les nombreux courans (plusieurs ont de 16 à 24 kilomètres de long), dont les eaux vont se jeter dans le Turon, produisent l’or à raison d’environ 10 shillings par jour pour chaque individu. » Cette rémunération de 12 francs 50 cent, est un minimum, remarquons-le bien, Le commissaire des mines, d’accord en cela avec les correspondances particulières, dit qu’il est ordinaire de réaliser 20 ou 25 francs par jour. « Je connais un grand nombre de diggers, ajoute-t-il, qui gagnent 2 livres (50 francs). » Ce gain normal assurant l’existence n’exclut pas les coups de fortune, car chaque pionnier est un joueur prêt à étendre la main pour saisir un gros lot. Les bonnes chances ne sont pas rares, à ce qu’il parait, dans le district, du Turon. « Aujourd’hui et les trois jours précédons, écrit-il. Hardy, trois hommes ont recueilli 10 livres pesant d’or (3 kilog. 723 grammes, valeur française 12.789 fr.). » Le Times citait, il n’y a pas longtemps, la trouvaille de 228 onces en deux morceaux rongés par les eaux (environ 23,000 fr.).
Le second gisement aurifère de la Nouvelle-Galles du Sud est situé au nord-ouest de Sidney, à la distance de 400 kilomètres vers les sources de la rivière Peel : on lui attribue une circonférence de 114 kilomètres : il tire son nom d’un lieu appelé le Hanging-Roch,