un peu et dormit dans le lieu même, parce qu’il avait déjà la fièvre. Il se fit transporter sur un lit pour faire le sacrifice, et sacrifia chaque jour, suivant les rites. Après le sacrifice, il resta couché dans l’appartement des hommes jusqu’à la nuit. Là, il donna des ordres aux officiers pour l’expédition par terre et pour la navigation ; il enjoignit à ceux qui devaient aller par terre de se tenir prêts pour le quatrième jour, à ceux qui se devaient embarquer avec lui de se tenir prêts pour le cinquième. De là, il se fit transporter sur un lit jusqu’au fleuve, s’embarqua sur un bateau et se rendit dans le jardin royal, situé sur l’autre rive. Là, il prit de nouveau un bain et il se reposa.
« Le lendemain, il prit de nouveau un bain et fit le sacrifice ordonné. Étant allé dans sa chambre, il y resta couché et joua toute la journée aux dès avec Médius. Il commanda aux officiers de venir le trouver le lendemain matin de très bonne heure, puis le soir il prit un bain, fit le sacrifiée aux dieux, mangea quelque peu, se fit reporter dans sa chambre, et déjà il eut la fièvre toute la nuit sans interruption.
« Le jour suivant, il prit un bain, et après ce bain il fit le sacrifice. Couché dans la salle de bains, il passa le temps avec les officiers de Néarque, écoutant ce qu’ils disaient de la navigation et de la grande mer.
« Le jour suivant, il prit un nouveau bain, il fit les sacrifices ordonnés. Il ne cessa plus d’avoir la fièvre, et la chaleur fébrile fut plus grande. Cependant il fit venir les officiers, et leur recommanda de se tenir tout prêts pour le départ de l’expédition par eau. Il prit un bain sur le soir, et après le bain, son état se trouva déjà fâcheux ; la nuit fut pénible.
« Le jour suivant, il fut transporté dans la maison située près du grand bassin ; il fit, il est vrai, le sacrifice ordinaire, mais il avait beaucoup de fièvre. Il resta couché ; néanmoins, avec ses généraux, il parla des corps qui étaient privés de chefs, et leur recommanda d’y pourvoir.
« Le jour suivant, il fut porté avec peine au lieu du sacrifice, qu’il fit cependant ; il ne donna plus aucun ordre à ses généraux sur la navigation.
« Le jour suivant, ayant beaucoup de fièvre, il se leva pour le sacrifice, qu’il fit. Il ordonna aux principaux de ses généraux de passer la nuit dans la cour, aux officiers inférieurs de la passer dehors, devant les portes.
« Le jour suivant, il fut transporté du jardin royal dans le palais ; il dormit un peu, mais la fièvre n’eut pas de relâche. Les généraux étant entrés, il les reconnut, mais ne leur parla plus ; il avait perdu la parole, et il eut une fièvre violente la nuit.
« Le jour suivant et la nuit, grande fièvre. Les Macédoniens le crurent mort ; ils vinrent, en poussant de grands cris, jusqu’aux portes, et par leurs menaces ils forcèrent les hétères de les leur ouvrir. Les portes ayant été ouvertes, ils passèrent tous en simple tunique devant le lit.
« Le jour suivant, même état, et le lendemain le roi mourut vers le soir. »
Voilà le récit authentique. Est-il possible de l’interpréter médicalement ? D’abord remarquons que, dans tout le cours de ce récit, il n’est question que de l’état fébrile du roi, et qu’on ne mentionne aucun autre symptôme que de la fièvre. On ne parle ni de douleur en un point du corps, ni de gêne de la respiration, ni de toux, ni de rien, en un mot, qui puisse indiquer une inflammation locale. C’est