Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 4.djvu/534

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

substances que les bolides ont amenées à la surface de la terre et l’absence d’élémens chimiques nouveaux prouvent que la nature des minimes petites planètes qui nous donnent ce qu’on appelle des étoiles filantes est la même que celle de notre terre, qui voyage dans les mêmes régions circomsolaires.

Les planètes sont considérées dans le Cosmos sous de nombreux points de vue, tous très intéressans. On y trouve une liste fidèle et impartiale des découvertes de corps planétaires depuis l’invention du télescope. M. de Humboldt nous donne l’ordre chronologique de ces brillantes conquêtes de la science, dette liste pour les petites planètes situées entre Mars et Jupiter s’arrête à Irène, qui est la quatorzième dans l’ordre de leur découverte. La liste que j’ai donnée dans cette Revue[1] comprend vingt-trois planètes, dont huit ont été découvertes en 1852. Pour compléter ici l’énumération de ces corps célestes, dont le nombre est aujourd’hui de vingt-six, je dirai que, malgré la saison peu favorable en 1853 aux observations du ciel, les astronomes ont encore pu cette année ajouter trois planètes aux vingt-trois autres conquises à la fin de 1852.

Voici la liste de ces trois nouvelles petites sœurs de la terre :

1853. Phocea….. Chacornac II. Marseille.
1853. Thémis….. Gasparis VII. Naples.
1853. Proserpine….. Luther II. Dusseldorf.

M. de Humboldt se montre très sobre de conjectures sur les influences météorologiques déterminées dans chaque planète par leur distance au soleil, le temps de leur rotation sur elles-mêmes, et l’inclinaison de leur équateur sur le plan de leur orbite. Il constate bien que dans la planète Mars, assez semblable à notre terre pour l’obliquité de son écliptique, on voit les neiges polaires s’accumuler et se fondre comme sur la terre, suivant que l’un ou l’autre pôle a la saison chaude ou froide; mais il ne parle pas du printemps perpétuel qui règne sur Jupiter, et de la fixité d’aspect qui doit en résulter. Cependant ce calme n’est pas complet, puisque quelques-unes des bandes de Jupiter ont disparu momentanément. La planète qui doit offrir les plus curieuses circonstances climatologiques, c’est sans contredit Vénus, qui, pour la grosseur, la masse, la distance au soleil, est presque exactement semblable à la terre. D’où vient donc que dans cette planète on n’observe point les mêmes circonstances météorologiques que dans Mars et sur notre globe ? Le voici :

Vénus tourne très obliquement sur elle-même. Si nous prenons la terre pour point de comparaison, le soleil arrive l’été

  1. Livraison du 15 janvier 1853.