Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 4.djvu/505

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moyenne de ces travaux par hectare à 460 francs pour les marais permanens, à 250 francs pour les terrains marécageux, à 3,500,000 francs pour le tout. Déjà en 1832 on avait dépensé 2 millions pour les desséchemens de la Metidja; mais ces travaux, assez mal conçus, ne furent même pas entretenus. En 1843, on songea à systématiser le dessèchement général de la Metidja, et, de cette année à 1845, 804,163 francs 75 centimes furent dépensés en travaux préparatoires seulement. À ce prix, on avait exécuté un ensemble d’opérations qui embrassaient 25,000 hectares ; on avait fait des levés ou tracé des lignes de nivellement dont le développement total était de 1,200,000 mètres. On portait à 2,710,500 francs le devis des dépenses qui restaient à faire.

Ce système général avait le tort de n’être nullement systématisé, en ce sens que, considérant chaque marais isolément, il s’attaquait aux effets et laissait subsister les causes. Un autre plan bien plus complet a été conçu par un ingénieur d’un grand mérite, qui a longtemps dirigé les beaux travaux du port d’Alger. Ce plan consistait à dessécher les marais en arrêtant au passage les eaux qui les entretiennent, et en réservant en même temps ces eaux pour les irrigations. On les arrêterait d’abord par un canal parallèle au pied de l’Atlas, et ensuite par l’endiguement des cours d’eau qui sortent de ses gorges, et que les pluies d’hiver font déborder sur toutes les parties basses. Des barrages mobiles retiendraient au contraire à l’entrée des gorges et dans le canal les eaux rares de l’été, et rien n’empêcherait que le gouvernement, par la concession de ces eaux, même à un prix très modique, ne s’assurât un revenu proportionné à ses dépenses. Ces grandes causes maîtrisées et tournées en bienfait, le système actuel et totalement insuffisant des rigoles d’écoulement suffirait pour qu’on se rendit maître des eaux qui détrempent certaines parties basses par suite d’infiltrations souterraines. Le gouvernement retrouverait d’ailleurs l’équivalent de ses dépenses dans la valeur des terres qu’il rendrait ainsi à la culture. Le lac Alloula à lui tout seul y figurerait pour 3,000 hectares. Dans l’état de rareté où sont aujourd’hui les terres disponibles pour la colonisation, un pareil avantage n’est point à dédaigner.

En 1848, l’administration a voulu se rendre compte de ce qu’elle possédait dans la plaine; voici ce qu’elle a trouvé :


1° Sur le territoire des Beni-Khelil 910 hect.
2° Ben-Salah (contigu au précédent) 600
3° Sidi-Abed (près de Boufarik) 500
4° Ben-Hamidan (près de la Maison-Carrée) 30
5° Ben-Koula (enclavé dans les Beni-Moussa) 15
6° Le Fergueri (marais sous Koléah) 1,000
7° Rassauta 2,320
On y ajoutait un territoire qui n’appartient pas à la plaine, mais qui y confine et qui offrait de grands avantages. On y a assis aujourd’hui le village de Castiglione. Nous l’ajouterons donc à ce recensement historique des richesses territoriales de l’administration en 1848; c’est :
8° Bou-Ismaïl 700
6,075 hect.