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FRA ANGELICO DA FIESOLE


SES NOUVEAUX BIOGRAPHES


ET


SES DISCIPLES EN TOSCANE.




I. — Galleria dell’Accademia delle Belle Arti, gravée sous la direction de M. Perfetti ; Florence 1843-1847. — II. Memorie dei piu Pittori, Scullori e Architetti domenicani, par le père Marchese ; Florence 1846. — III. San Marco, illustrato nei dipinti del B. Giovanni Angelico, par le même ; Florence 1853.





Le temps n’est pas fort loin de nous où l’on dédaignait de remonter dans l’étude de l’art italien au-delà du siècle de Jules II et de Léon X, comme si aucune œuvre antérieure n’eût mérité d’être rapprochée des œuvres appartenant à la seconde phase de la renaissance. La régénération de la pointure et du goût à Florence ou à Rome semblait s’être accomplie sous une influence soudaine et par le seul fait de deux ou trois hommes miraculeusement inspirés : messies de l’art en quelque sorte, qui n’avaient pas eu de précurseurs. (Jolie ignorance systématique des premiers développemens de la peinture italienne n’est heureusement plus de mise aujourd’hui ; il se produit en Italie même un mouvement curieux, qui aura pour résultat, nous l’espérons, de remettre en pleine lumière tous les points d’une histoire, dont aucune phase n’est à négliger. Lorsque les chefs-d’œuvre du XVIe siècle ne nous apparaîtront plus isolés des essais qui les précédèrent, ils ne perdront rien de leurs droits à une immortelle admiration ; ils auront seulement une signification nouvelle, une origine plus vraisemblable, et peut-être l’intelligence plus complète de ces chefs-d’œuvre ne sera-t-elle pas sans influence sur les destinées de l’art contemporain. Quant à l’histoire de la peinture, elle gagnera certainement à élargir ainsi son horizon. L’ancienne école florentine fera mieux comprendre Raphaël, qui fut l’harmonieux résumé d’une succession déjà longue de découvertes et de progrès. Il ne sera plus permis de méconnaître