Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 4.djvu/1210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PHYSIQUE DU GLOBE.




Physical Geography, by Mary Somerville, third édition, 2 vol. London, John Murray.




L’auteur de l’ouvrage que nous prenons aujourd’hui pour guide dans une exploration météorologique du globe est une dame anglaise d’une haute considération. Par une étonnante aptitude d’esprit, ou plutôt de génie, et par une stricte économie du temps. Mme Somerville, tout en remplissant les devoirs de l’épouse et de la mère de famille, a pu atteindre à des connaissances si élevées et si variées dans les mathématiques et dans les sciences d’observation, qu’on serait tenté de croire que ses études ont employé exclusivement une vie entière séquestrée comme celle de nos anciens bénédictins, une vie dont la lecture et la mémoire seraient les seuls élémens. Mme Somerville, sans aucune prétention, a tout étudié à fond. Son Traité du Mécanisme des cieux prouve qu’elle a compris tous les travaux mathématiques de notre célèbre Laplace, auteur du fameux ouvrage qui porte le nom analogue de Mécanique céleste. Peu de personnes, même d’une grande force dans les calculs transcendans, ont pu suivre Laplace dans ses belles recherches théoriques. Newton disait : « Il se rencontre dans mon livre [les Principes) des chapitres qui pourraient arrêter trop longtemps un lecteur même mathématiquement exercé, » et il conseille de les passer à la première lecture, pour choisir spécialement ceux qui se rapportent au système du monde ; à plus forte raison aurait-on pu être détourné de lire et de comprendre la Mécanique céleste de Laplace. Mme Somerville a fait plus, elle en a donné une nouvelle rédaction avec les calculs simplifiés en plusieurs cas, et