ET
GUILLAUME III.
Le mode de publication du recueil qui nous a fourni le sujet de cette étude a quelque chose de singulier. Les documens dont il se compose ont presque tous été écrits en français ; ils émanent en majeure partie d’un de nos plus grands rois et de ses plus habiles ministres ; ils sont souvent aussi remarquables par l’élévation, la dignité et l’élégance de la forme que par l’intérêt et l’importance du fond ; ils ont trait à une des grandes époques de notre histoire. Néanmoins c’est à Londres, c’est dans une traduction anglaise que ces documens ont été mis au jour parmi éditeur français, cette entreprise n’ayant pas semblé sans doute offrir en France même des chances suffisantes de succès. Rien ne prouve mieux combien, parmi nous, en dehors du cercle nécessairement étroit des hommes qui se consacrent spécialement aux travaux historiques, les esprits sont peu portés aux études et aux recherches qui ne se recommandent pas par leur liaison avec quelque préoccupation du moment.
Les pièces contenues dans le recueil publié à Londres sont assez peu homogènes. Les lettres de Louis XIV, de M. de Torcy, son ministre des affaires étrangères, et de son ambassadeur à Londres