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moins noble, mais plus exacte, il est la croûte d’un pâté dont les habitations représentent l’intérieur.

Le pâté n’est pas plein. Sous le dôme se trouve un grand espace libre, occupant la largeur entière du monticule. La hauteur de cette espèce de comble égale à peu près le tiers de la hauteur totale. Le plancher en est plat et sans aucune ouverture. Quelques-unes des galeries percées dans l’enveloppe générale s’ouvrent à son niveau : d’autres débouchent à des hauteurs diverses, et sont continuées par des rampes en relief appliquées contre le mur comme les escaliers placés à l’intérieur de la coupole du Panthéon. Ce sont autant d’échafaudages qui permettent aux travailleurs d’atteindre à toutes les parties de la voûte. Quant au comble lui-même, il joue le rôle d’un double fond, d’une chambre à air dont on comprend sans peine l’utilité sous ce ciel brûlant, où les nuits sont si fraîches. Il entretient dans l’édifice entier une température plus égale, et garantit surtout des variations journalières les couvoirs placés au-dessous.

Nous avons visité les murs, les caves et les combles de l’édifice ; pénétrons maintenant dans les appartenons. Au niveau du sol, au centre du rez-de-chaussée, est le palais des souverains, dont nous ferons tout à l’heure l’histoire. Ce palais est une grande cellule oblongue à fond plat, à voûte arrondie, qui, dans les vieilles termitières, a jusqu’à 25 centimètres de long. Les parois en sont très épaisses, surtout dans le bas, et percées de portes et de fenêtres rondes régulièrement espacées. Tout autour de ce sanctuaire, sur un espace de plus de 30 centimètres en tous sens, s’étend un véritable dédale de chambres voûtées, toujours rondes ou ovales, donnant l’une dans l’autre ou communiquant par de larges corridors. Ce sont les salles de service exclusivement réservées aux travailleurs et soldats occupés du couple royal. Sur les côtés s’élèvent jusqu’au plancher du comble les magasins adossés aux murs de l’enveloppe générale. Ce sont de grandes chambres irrégulières, toujours remplies de gommes et de sucs de plantes solidifiés réduits en particules si ténues, que le microscope seul permet d’en reconnaître la véritable nature. Des galeries et de petites chambres vides relient entre elles toutes ces chambres pleines et assurent le service.

La cellule royale et ses dépendances sont protégées par une voûte épaisse, dont le dessus sert de plancher à un grand espace libre ménagé au centre du monticule. Sur cette espèce d’aire s’élèvent des piliers massifs, hauts quelquefois de plus de 1 mètre, qui donnent à cette vaste salle un air de nef de cathédrale et qui supportent les couvoirs. Ceux-ci diffèrent, du reste, de l’édifice autant par leur structure que par leur destination. Partout ailleurs l’argile est seule mise en œuvre, et c’est encore elle qui forme en quelque sorte la carcasse