Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hélas ! c’est une épreuve dure !
Mais, au mal résigné, tout bon chrétien l’endure.

ii.


Lui-même il nous a dit : « Ne cherchez pas pourquoi
Je ne suis pas venu quand vous comptiez sur moi ;
Mais allez, allez à vos frères ;
Misérables, montrez sans honte vos misères. »

iii.


Et nous voici, chargés de planches, d’avirons ;
Ce qui nous est resté, pauvres, nous le montrons.
Devant ces débris et ces rames,
Oh ! que la charité, frères, touche vos âmes !

iv.


Pêcheurs et laboureurs, nous vivons ici-bas,
Aux sueurs de nos fronts, du travail de nos bras ;
Aidons-nous les uns et les autres :
Soulagez nos malheurs, vos pleurs seraient les nôtres.

v.


Si le feu dévorait vos paisibles maisons,
Si granges et hangars n’étaient plus que tisons,
Descendez tous vers nos cabanes,
Venez, grands et petits, paysans, paysannes !

vi.


Heurtez, heurtez sans crainte au seuil des matelots :
Vous labourez la terre, ils labourent les flots ;
Nous rebâtirions vos chaumières,
Notre barque n’est plus, entendez nos prières !

vii.


Nous venons en chantant vous dire nos malheurs ;
Le chant sorti de l’âme entre dans tous les cœurs :