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(6,000,000 de francs), pour l’entretien de 14 paquebots de 400 chevaux et de 4 navires à voiles de 100 tonneaux. Les services de la compagnie embrassent les points les plus importans des Antilles anglaises ou étrangères et de la côte d’Amérique. Le contrat a été renouvelé en 1852, pour un délai de onze ans, moyennant une subvention annuelle de 270,000 livr. sterl. (6,750,000 fr.).

Une troisième compagnie [Pacific Océan steam navigation Company) dessert la ligne de Chagres à Valparaiso. Fondée en 1840, elle absorba en six ans les deux tiers de son capital, bien que ses navires, exemptés de toute taxe dans les ports des républiques américaines, eussent obtenu dès le principe le monopole du transport des correspondances. Un premier contrat, signé en 1846 avec l’amirauté, lui accorda une subvention annuelle de 20,000 livres sterling (500,000 francs), qui dut être élevée ultérieurement au double, soit un million de francs, pour un service bi-mensuel effectué par 4 navires de 400 chevaux.

La Compagnie Péninsulaire et Orientale débuta, en 1837, par l’établissement d’un service mensuel entre l’Angleterre, les principaux ports du Portugal, Cadix et Gibraltar. Elle recevait un subside de 29,600 livres sterling (740,000 fr.). En 1839, elle se chargea de transporter directement les dépêches d’Angleterre à Alexandrie, en touchant à Gibraltar et à Malte. Quatre ans plus tard, elle organisa, moyennant une subvention de 160,000 livres sterling (4,000,000 de francs), ses services des mers de l’Inde et de la Chine. En vertu de son dernier contrat, qui date du 26 février 1852, elle prélève sur les fonds du trésor une somme de 199,600 livres sterling (4,990,000 francs), pour desservir de nombreuses lignes sur les côtes de Portugal et d’Espagne, dans la Méditerranée, la Mer Noire, la Mer Rouge, l’Océan Indien, la Malaisie et l’Australie. L’énumération de ces lignes et de leurs embranchemens occuperait ici une trop grande place ; il suffit de signaler l’étendue et l’importance des services exploités par la Compagnie Péninsulaire et de constater qu’elle possède actuellement 27 navires à flot, 11 sur les chantiers, 4 steamers servant de magasins, et que dans deux ans son matériel représentera la somme énorme de 2 millions de livres sterling (50 millions de francs).

Trois autres compagnies sont chargées de services réguliers partant de Southampton et aboutissant à la côte occidentale d’Afrique, à Sidney et à Calcutta, par le cap de Bonne-Espérance. Leurs navires font escale dans toutes les colonies anglaises de l’Océan Atlantique et de la mer des Indes.

Telle est, en résumé, l’organisation des communications à vapeur subventionnées par l’échiquier : le total des subsides accordés aux compagnies atteint près de 20 millions de francs.

Les services établis jusqu’à ce jour par le gouvernement des États-Unis sont beaucoup moins nombreux. Il n’existe actuellement entre les États-Unis et l’Europe que trois lignes régulières, savoir : 1° celle de New-York à Liverpool, exploitée par la compagnie Collins, qui, après une période d’opérations désastreuses, a dû réclamer du congrès l’augmentation de sa subvention, et qui a obtenu 33,000 dollars (178,200 francs) par voyage ; 2° celle de New-York à Brème avec escale à Southampton, qui reçoit du gouvernement 16,666 dollars par voyage (89,996 francs) ; 3° celle de New-York au Havre avec escale à Cowes, qui ne touche pour ce service que 12,500 doll. par voyage (67,500 fr.). Les concessionnaires de ces deux dernières lignes ont déclaré que les subsides