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BURKE


SA VIE ET SES ECRITS.





DERNIÈRE PARTIE.[1]




Si la révolution française n’était survenue, c’est l’Inde britannique qui aurait occupé toute la dernière partie de la vie politique de Burke. Nous devons en parler avec quelque développement.

Une première occasion s’offrit d’entretenir de l’Inde la chambre des communes. Le nabab d’Arcot, qui résidait à Madras et passait pour le plus considérable des princes de la contrée, était débiteur envers des sujets anglais d’une somme qu’on évaluait à près de trois millions sterling. Cette dette, tant apparente que réelle, était attribuée à de secrètes conventions avec des agens de la compagnie. Il avait, dit-on, acheté d’eux les moyens ou la liberté d’agrandir ses domaines et son pouvoir. Guerre, dévastation, pillage, tels étaient les actes protégés ou exploités par le concours ou la tolérance de ceux qui lui avaient à ce prix vendu l’appui de la compagnie, trompée, faible ou complice. Une enquête approfondie avait été précédemment ordonnée par la chambre, et maintenant Dundas, président du bureau du contrôle et jadis promoteur des mesures rigoureuses, proposait d’allouer la dette sans examen et d’en imputer le paiement sur le revenu de la province de Carnate. Fox demanda que les pièces de l’enquête fussent mises sous les yeux de la chambre, et c’est sur cette question que Burke

  1. Voyez la livraison du 15 janvier.