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SOUVENIRS D’UNE STATION


DANS


LES MERS DE L’INDO-CHINE.





CÉLÈBES. — LES HOLLANDAIS A MENADO ET A MACASSAR.[1]




Le moment que nous n’avions cessé d’appeler de nos vœux était enfin arrivé. Le 3 mai 1849, la Bayonnaise appareillait de la rade de Macao et se dirigeait vers les colonies néerlandaises.

Nous avons déjà indiqué les grandes divisions politiques de l’archipel indien : nous essaierons également de fixer par une rapide esquisse le contour général des mers que nous nous apprêtions à parcourir. A deux cents lieues environ des côtes que découpent le golfe du Tong-king et le golfe de Siam, le groupe des Philippines sépare la mer de Chine de l’Océan Pacifique. Le méridien qui traverserait ces îles espagnoles rencontrerait, non loin de l’équateur, la grande île de Célèbes. A l’est de cette ligne idéale, on verrait se déployer l’archipel des Moluques. Plus à l’ouest s’étendraient Palawan et ses nombreux récifs, puis l’immense Bornéo, faisant face à la presqu’île de Malacca et aux côtes du Camboge. Si venant de Macao vous laissez Bornéo sur la gauche, vous suivrez pour gagner Batavia la voie la plus directe. Trois passages différens vous seront alors ouverts : le canal de Carimata, le détroit de Gaspar, ou celui de Banca. Si la mousson vous est contraire, il vous faudra probablement faire un plus long détour et aller chercher le vent favorable à l’est de Bornéo, souvent même à l’est de Célèbes. Le vent ne souffle point

  1. Voyez la livraison du 1er janvier.