Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 1.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉCONOMIE RURALE


EN ANGLETERRE.





I.
LES ANIMAUX DOMESTIQUES.




Quand l’exposition universelle attirait à Londres un immense concours de curieux venus de tous les points du monde, la puissance industrielle et commerciale du peuple anglais a frappé les regards sans les étonner. On s’attendait généralement au gigantesque spectacle qu’ont présenté les produits de Manchester, de Birmingham, de Sheffield, de Leeds, entassés sous les voûtes transparentes du palais de cristal, et à cette autre scène non moins merveilleuse qu’offraient, en dehors de l’exposition, les docks de Londres et de Liverpool avec leurs magasins sans fin et leurs vaisseaux sans nombre; mais ce qui a surpris plus d’un observateur, c’est le développement agricole que révélaient les parties de l’exposition consacrées aux machines aratoires et aux produits ruraux anglais : on était en général assez loin de s’en douter.

En France plus qu’ailleurs peut-être, malgré notre extrême proximité, on a trop cru jusqu’ici que l’agriculture avait été négligée en Angleterre au profit de l’intérêt industriel et mercantile. Un fait mal étudié dans son principe et dans ses conséquences, la réforme douanière de sir Robert Peel, a contribué à répandre parmi nous ces idées inexactes. Ce qui est vrai, c’est que l’agriculture anglaise, prise dans son ensemble, est aujourd’hui la première du monde, et qu’elle