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placers, et les districts à l’ouest et au sud de Sydney étaient touillés par las mineurs jusqu’à une distance de deux cents milles. On découvrait des gisemens aurifères dans les comtés de Saint-Vincent, d’Argyle, de Dampier, de Wallace, de Wellesley, ainsi que dans les bassins du Murrumbidgee, du Shoalhaven, de la rivière Hume, de la rivière Peel et de la rivière des Neiges. À l’extrémité nord de la Nouvelle-Galles, dans le district de Moreton-Bay, des lavages sont en pleine activité sur plusieurs affluens de la rivière Condamine. Plus près de la capitale, dans la Nouvelle-Angleterre, on a trouvé de l’or en abondance dans le bassin de la rivière Mac-Donald. À deux cents milles au sud de Sydney, à Braidwood, un mineur réalisa 30 livres sterling en cinq semaines ; un autre, 42 livres sterling en quinze jours, et une compagnie de trois 200 livres sterling en une semaine. Rien n’était plus commun qu’un produit de deux onces pur homme et par jour ; quelquefois il s’élevait à une livre. Les femmes se mettaient aussi de la partie : on cite une veuve et ses deux filles qui obtinrent, eu grattant le sol, deux onces en moyenne par jour. Le district du Turon n’avait pas perdu sa bonne renommée. Tel était l’attrait de ces chances aléatoires, qu’un ouvrier, à Meroo, ne s’engageait plus à travailler pour le compte d’autrui, à moins d’être nourri et de recevoir un salaire de 3 livres sterling par semaine. À la date du mois d’octobre, le gouvernement y avait distribué huit mille six cent trente-sept licences. Dix mille mineurs étaient à l’œuvre dans la province de Sydney, et l’on avait déjà expédié vers l’Angleterre 215,866 livres sterling (près de 5 millions et demi de notre monnaie). Au mois de décembre, le rendement des placers était d’environ 40,000 liv. sterling par semaine, somme qui représenterait, en supposant le travail constant, c’est-à-dire en faisant abstraction des temps de grande pluie et des époques d’extrême sécheresse, plus de i millions sterling par année.

Cependant ces résultats, quelque brillans qu’ils dussent paraître, ne tardèrent pas à être éclipsés par les nouvelles de la province de Victoria. On a trouvé l’or d’abord à Ballarat, où il était enfoui à d’assez grandes profondeurs ; ensuite au mont Alexandre, où il jaillissait sous la pioche jusqu’à la surface ; à Caliban, quinze milles plus loin ; à Albury, sur la rivière Murray, et sur la côte orientale, à Gipp’s land. On prétend que la chaîne qui sépare la province de Vittoria de la province de Sydney, et qui est connue sous le nom de Montagnes-Neigeuses, n’est qu’une vaste mine d’or. Chaque jour amène quelque découverte nouvelle, et la découverte de la veille est presque toujours effacée par cette du lendemain. Les mines du mont Alexandre ont une étendue d’environ dix milles, et la terre y regorge d’or. On trouve le métal précieux dans un gravier argileux et dans les interstices de l’ardoise. Il suffit de creuser à six pouces du sol. On comptait déjà sur un seul