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L’exemple de ces deux établissemens a fait naître en Angleterre la pensée de fondations semblables. L’archevêque d’York et plusieurs évêques ont encouragé un établissement qui se propose aussi de créer parmi les anglicans des sœurs vouées au soulagement des pauvres et des malades, et des institutions pour les enfans.

Les détails dans lesquels nous venons d’entrer à l’égard des cultes protestans ne s’appliquent qu’aux églises reconnues et salariées par l’état. En dehors de ces églises, on trouve, dans le sein du protestantisme, en France, un certain nombre d’églises indépendantes, dont les unes sont desservies par des pasteurs qui ne se séparent point de la communion générale des réformés ou des luthériens, mais qui seulement ne reçoivent point de salaire de l’état, et dont les autres sont en dissidence déclarée.

Dans l’origine, les circonscriptions affectées aux consistoires n’embrassaient point tout le territoire, à la différence du culte israélite, où, bien que les Juifs fussent beaucoup moins nombreux que les protestans, le décret d’organisation répartit tout l’empire entre les consistoires qu’il créait. Aujourd’hui encore, vingt-cinq départemens ne se rattachent au culte officiel par aucun temple autorisé, ni par aucun consistoire ; mais, dans plusieurs, un certain nombre d’individus appartiennent à la réforme, et quelques-uns, sous l’influence des sociétés protestantes, sont devenus des centres religieux qui ne sont pas sans importance. Ainsi, dans le Jura, la société évangélique de Genève a fondé une église ; le département de Saône-et-Loire en a vu se former sept avec quatre pasteurs. La société évangélique de Paris entretient cinq pasteurs dans la Haute-Vienne, cinq pasteurs et deux évangélistes dans l’Yonne, un pasteur et deux évangélistes dans la Sarthe. Deux pasteurs évangélistes du pays de Galles travaillent à la propagation de leur foi dans le Finistère. L’Ille-et-Vilaine, la Haute-Marne, la Meuse, les Basses-Alpes et les Hautes-Pyrénées ont également reçu des prédications évangéliques. Celles de ces églises qui se rattachent aux cultes reconnus par l’état cesseront bientôt d’être dépourvues de rapports officiels avec eux. En effet, un décret du 26 mars 1852 dispose (art. A) que les protestans des localités où le gouvernement n’a pas encore institué de pasteurs seront reliés administrativement au consistoire le plus voisin.

Seize départemens possèdent des églises indépendantes, presbytériennes ou congrégationistes. Bordeaux, Paris, Lyon, Sainte-Foy, en sont les centres principaux. La société centrale d’évangélisation a fondé un certain nombre de stations dans divers départemens[1]. Quelques darbistes, secte qui prêche l’abolition du ministère sacré et le sacerdoce

  1. Ces détails statistiques sont en partie extraits d’une note insérée dans l’Espérance, journal protestant, du 4 décembre 1851, par M. J.-Aug. Bost.